La plateforme de dialogue pour les investissements durable dans le secteur minier en République démocratique du Congo organise la 5ème session plénière conjointe Idak-Idaki à Kinshasa, sous le thème : “La problématique de l’exploitation minière face aux enjeux de la protection des écosystèmes, la gestion de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique en République démocratique du Congo.”
Du 25 au 27 octobre 2022, les deux plateformes Idak ( Cadre de Dialogue pour les Investissements Durables au Katanga) et Idaki (Investissements Durables au Kivu), comptent offrir un espace d’échange à toutes les parties prenantes afin de pousser les réflexions sur la problématique que pose ce dilemme auquel le pays fait face et envisager les voies de sortie à proposer aux gouvernants et à la communauté internationale à la veille de la prochaine COP 27.
Pour le président du Comité de Pilotage de cette plateforme, Guy Muswil, c’est chaque année que ces sessions sont organisées. “Nous avons voulu mettre ensemble les acteurs du secteur minier pour qu’ils réfléchissent sur la matière à apporter à la COP 27. Les codes miniers existent mais le problème réside dans leur application. Les inspections et les audits sont organisés pour pouvoir faire respecter ce qui est repris dans le plan “, a-t-il expliqué.
L’Ambassade de la République d’Allemagne qui accompagne cette activité se dit satisfaite des avancées enregistrées lors de précédentes sessions de ce dialogue multi acteurs. ” Ça fait plus de 10 ans que l’Allemagne accompagne les différentes parties prenantes du secteur minier en RDC. Cela, dans le respect des principes. Il existe un rapport entre le climat, la terre et la paix. L’exploitation minière doit améliorer les conditions des vies des populations“, a souligné Olivier Schnakenberg, Ambassadeur de l’Allemagne en RDC.
En rapport avec les assises de la COP 26 à Glasgow, l’année dernière, la RDC alors présentée comme pays-solution aux problèmes de changement climatique, avait revu à la hausse ses ambitions de réduction de gaz à effet de serre de 17 à 21% d’ici 2030. Il convient donc que les écosystèmes sur lesquels le pays compte pour réaliser ses ambitions de gérer avec parcimonie l’industrie minière n’en reste pas insensible. C’est pourquoi, à travers cette session conjointe, les 2 plateformes exhortent tous les participants de pousser les réflexions sur la problématique que pose ce dilemme et envisager des voies de sortie sous forme de recommandation à proposer aux gouvernants et à la Communauté internationale à la veille de la prochaine COP 27.
C’est dans cette optique que le président national de la chambre des Mines, Louis Wathum s’est appesanti sur l’interpellation des entreprises minières, en leur demandant de travailler d’une manière responsable pour respecter l’environnement.
“Le but ultime des minings n’est pas de faire de l’argent. Chaque partie prenante n’a pas que des droits mais aussi des obligations en vue de respecter l’environnement. Pour ça, ils doivent participer de manière active et participative aux cadres de dialogue permanent. Faisons du mining propre!“, a-t-il martelé.
En tant que pays organisateur de la Pré COP 27, la RDC a donc beaucoup à donner à l’humanité pour qu’elle s’attende également à tirer le maximum d’avantages de ses potentiels écosystémiques. D’où, la nécessité de les protéger.
“Grâce à une exploitation minière responsable, le secteur peut apporter des avantages positifs à la fois localement pour les populations qui dépendent des ressources naturelles dans les zones où elles travaillent, et à l’échelle mondiale en termes d’atténuation du changement climatique et de protection d’autres services écosystémiques vitaux. Le choix du thème à l’approche de la COP 27 démontre l’engagement de la RDC sur les questions de la biodiversité. L’USAID encourage donc le pays à évoluer comme ça “, a ajouté le Directeur pays intérimaire de l’USAID, le Dr Zeric Smith.
Notons que les Plateformes de dialogue multi acteurs sur les investissements durables au Katanga et au Kivu, Idak et Idaki ont trouvé impérieux d’orienter ces réflexions avec l’accompagnement technique et financier de la GIZ à travers son projet DISM et l’USAID CARPE à travers son Activité de Soutien aux Forêts et à la Biodiversité.
Sarah MANGAZA