Une année jour pour jour, après la mise en place de la nouvelle équipe de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature dirigée par Olivier Mushiete Nkole, on constate la réalisation de plusieurs actes susceptibles de construire une base solide pour assurer le véritable développement de cet établissement public. En un an, plusieurs actions ont été posées dont certaines seront égrenées dans cet article.
Redynamisation de l’administration
A peine entré en fonction, Olivier Mushiete et son équipe se sont mobilisés pour redynamiser l’administration de l’ICCN. Pour ce faire, un audit de l’ICCN a été initié en vue d’améliorer la gestion rationnelle des ressources humaines et financières. Cette action a permis de dénicher les différents goulots d’étranglement qui constituaient la pesanteur de la gestion de cette institution.
L’audit de l’administration a permis également aux autorités de l’ICCN de se faire une idée claire sur l’effectif du personnel. Il est ressorti de cette évaluation que la majorité du personnel de l’ICCN est déjà éligible à la retraite. De ce fait, il faut envisager un recrutement de près de 3 500 nouveaux agents et cadres de cet établissement. C’est dans cette logique que le directeur général a.i. a lancé le projet Ishango. Celui-ci consiste à promouvoir et renouveler le personnel de l’institut congolais pour la conservation de la nature.
Amélioration du social du personnel
Les ¾ du personnel de l’ICCN se composent d’écogardes. Ces paramilitaires sont souvent exposés aux attaques des braconniers et autres groupes armées qui opèrent dans certaines aires protégées, notamment le Virunga et le Kahuzi Biega. Grâce au nouveau leadership instauré à la tête de cet établissement, des actions à impact visible ont été posées pour améliorer les conditions de travail de ces héros dans l’ombre, en vue de créer une véritable émulation au sein de ce corps des gardiens de parcs.
Plus de 20 ans après, plusieurs agents et cadres viennent de connaître une promotion ainsi qu’un ajustement de leur rémunération, en fonction de leur ancienneté et de leurs expertises. Certains ont vu leur salaire doublé voir même triplé. Ce qu’ils n’avaient jamais connu depuis des décennies.
« J’ai vu mon salaire majoré de 70%. Ceci après 20 ans de services au sein de cet établissement. Je ne peux que remercier les nouvelles autorités pour leurs efforts pour améliorer nos conditions de travail », a déclaré Bruno Matata, ancien chef de site du jardin zoologique de Kinshasa.
Comme lui, Monsieur Mbayo, s’est vu être réhabilité dans ses fonctions de directeur provincial de l’ICCN dans la province du Katanga. « C’est une émotion, après plus de 20 ans. Je ne sais quoi dire », s’est-il exprimé, lors de sa notification.
Dans le Domaine de chasse et Reserve de Bombo Lumene un système de pompage d’eau vient tout juste d’être installé, réduisant ainsi drastiquement la corvée d’eau généralement attribuée aux femmes et enfants des écogardes de l’ICCN.. Désormais, plus question pour les dépendants des rangers de grimper des montagnes pour rapporter l’eau de source de la rivière Lumene. Ils ont de l’eau directement dans leurs ménages. Chose qui n’était pas possible depuis plus d’une dizaine d’années.
Prises en charge sanitaire
C’est une première, depuis que l’ICCN existe. Désormais tous les agents et cadres de la direction générale, du jardin botanique et du jardin zoologique ont droit aux soins de santé primaires. Pour les autorités de cette institution, « on ne peut pas espérer un service de qualité, lorsque les gens ne reçoivent pas des soins de qualité quand ils sont malades ».
Le directeur général a.i. de l’ICC N entend élargir cette couverture médicale sur l’ensemble du territoire national.
Amélioration des relations entre l’ICCN et ses partenaires
Certains rapports produits contre les gardes de parcs sur des allégations de violation des droits de l’homme, avaient fragilisé les relations entre l’ICCN et ses partenaires. Au cours de sa tournée européenne, Olivier Mushiete est parvenu à convaincre les principaux partenaires sur la dynamique qu’il est en train d’installer dans cet établissement. Une dynamique qui met l’homme au centre de la conservation. Les efforts consentis pour réduire les conflits entre les communautés locales et les parcs ont été appréciés par les bailleurs de fonds.
Voilà qui a progressivement conduit à la signature le vendredi 12 août 22, d’un aide-mémoire portant sur les conclusions et recommandations de la mission d’évaluation de la KFW qui s’est déroulée en RDC au début de l’année 2022. Cette évaluation prépare un engagement financier de l’ordre de 55 millions d’euros dans la cadre de la phase 5 du projet Biodiversité et Forêt (PNF). Ce projet est destiné à soutenir la mission de conservation de la nature conduite par l’ICCN et ses partenaires dans 6 aires protégées (Salonga, Ngiri, Kahuzi Biega, RFO, Kundelungu, Lomami).
Depuis le début de l’année 2022, plusieurs contrats de cogestion en mode PPP ont été signés entre l’ICCN et ses partenaires. La Fondation Bombo Lumene, l’ong Wildlife Conservation Society pour le PN Kahuzi Biega, et l’Université technologique Bel Campus pour le jardin botanique et zoologique d’Eala –. Toutes ces actions concourent à ce jour, à la viabilité de ces sites et la conservation de leur biodiversité. Aussi avec Bonobo Conservation Initiative pour Kokolopori et Sankuru
Outre la cogestion, l’ICCN a également signé un contrat de partenariat avec Max Planck dans le cadre de la recherche scientifique de haut niveau sur la faune sauvage et le rôle de chaque espèce dans la nature. Cette initiative illustre parfaitement bien le 4ème pilier stratégique en permettant d’améliorer nos connaissances scientifiques du monde vivant et de sa biodiversité.
Un regard sur les peuples autochtones
L’un des projets qui tient à cœur Olivier Mushiete, c’est la création du corridor écologique des plateaux de Batéké. Ce projet ambitieux va contribuer à la lutte contre le changement climatique mais aussi, et surtout à la gestion durable des forêts galeries, la protection de la biodiversité, l’essor de l’écotourisme, le développement social et la promotion de l’agroforesterie communautaire climatique et durable. Sur le terrain, les travaux de repérage de ce corridor ont déjà commencé dans le sud Kwamouth.
Ce grand projet devra déboucher sur la mise en place d’un plan de reforestation à grande échelle en tant qu’infrastructure verte à des fins d’adaptation et de réduction de vulnérabilité face aux effets néfastes du changement climatique.
Notons que toutes ces actions s’inscrivent dans les 4 piliers de la politique de conservation du nouveau directeur général de l’ICCN : il s’agit de la souveraineté, de l’humanité, de la responsabilité et de la biodiversité. D’ici peu, nous reviendrons avec forces détails sur de nombreuses autres réalisations à porter à l’actif de la nouvelle équipe de direction de l’ICCN. Affaire à suivre….
La Redaction
Un commentaire sur “Conservation : 1 an après, Olivier Mushiete construit pierre après pierre une base solide pour l’ICCN”
mes remerciements pour tous les efforts fournis pour l’amélioration des conditions sociales du personnel ICCN.