Dans le cadre de son projet de lutte antitabac en République Démocratique du Congo, l’ONG Initiative pour le Développement Intégré (ILDI) a sensibilisé les étudiants et le corps enseignant de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) samedi 18 juin 2022. Cet atelier scientifique avait pour objectif de construire une communauté plus large pour soutenir la taxation du tabac.
« Dans les objectifs de notre projet, il a été décidé de construire une communauté plus large qui va soutenir la taxation sur le tabac. Raison pour laquelle nous avons songé à étendre le champ », a déclaré Godefroid Mboyo, chargé des programmes de cette organisation.
Pour le Professeur Josaphat Ndelo di-Phanzu, toxicologue et recteur honoraire de l’Unikin, le tabac est à la base de plusieurs décès dans le monde et en République démocratique du Congo.
« Le tabac est un produit extrêmement dangereux en commençant par la nicotine qui est sa drogue. Il y a plus de 4000 toxines dans la fumée de cigarette. Ils vont s’associer à la nicotine pour provoquer de graves maladies au niveau des poumons et créent des cancers. Comme solution, il faut augmenter les taxes du tabac et veiller à ce que les frontières du pays cessent d’être des points d’entrées pour n’importe qui », a-t-il insisté.
Si le tabac est dangereux pour la santé, d’autres études prouvent qu’il l’est également pour l’environnement. Les mégots de cigarette sont les déchets plastiques les plus retrouvés au sol au monde en général et en RDC en particulier en sont une preuve éloquente.
D’où, la nécessité de mener un plaidoyer à travers leur ramassage dans les prochains jours. Une action que propose Jean Marie Bolika, Expert en questions environnementales. « Le ramassage des mégots que nous comptons organiser dans les jours à venir, c’est pour sensibiliser les autorités et la population sur les conséquences du tabac dans la société. Il faut que la population prenne conscience de la gravité des faits et des conséquences par rapport à la santé et à l’environnement. Et, c’est en ayant ces mégots entre nos mains, en grande quantité, que nous pouvons le démontrer », a-t-il dit.
Cependant, quelques recommandations ont été formulées à l’endroit des participants. « Chacun de nous a compris quelque chose. Il est de notre devoir de le restituer aux autres. Nous demandons aux producteurs et aux consommateurs d’arrêter cette activité qui nuit à la santé. L’ONG ILDI est en train de travailler avec les élus provinciaux, dans le sens d’interdire l’activité de fumer dans les lieux publics », a précisé Harley Kabamba, coordonnateur de l’ONG ILDI.
Vue la gravité de la situation, il est impérieux que l’autorité compétente se penche sur cette question afin d’y apporter une solution adéquate.
Sarah MANGAZA