Les médias ont fait l’objet des discussions d’une conférence-débat sur la liberté d’expression organisée par l’Union Européenne, mercredi 25 mai 2022 à Kinshasa. Dans son allocution, l’Ambassadeur de l’Union Européenne a mis un accent sur la liberté d’expression, tout en martelant sur le fait que les journalistes ne devraient pas être au centre des conflits.
« La liberté d’expression a des devoirs et des responsabilités afin qu’il y ait équilibre. Chacun a certes la possibilité d’exprimer librement ce qu’il a à dire quand il en a envie mais ceci doit en appeler au respect des individus. Aujourd’hui au Congo nous assistons à des discours intolérables dans les médias traditionnels et sociaux. Le pouvoir de la parole ne devrait pas faire oublier aux médias que leur métier ne leur permet pas de mettre d’écarter les normes, malgré le harcèlement dont ils font souvent l’objet. » a interpellé Jean-Marc Châtaigner.
Présent à cette activité, le Ministre de la Communication et des Médias n’a pas manqué de faire part de sa lutte quotidienne pour une presse fiable en République Démocratique du Congo. L’occasion faisant le larron, Environews RDC a cherché à savoir si la mise en valeur des filières environnementales dans les Universités de la RDC fait partie de cette lutte, vu le contexte actuel du réchauffement climatique.
« Il n’est pas question de proposer cela au gouvernement, mais plutôt d’encourager les journalistes comme vous qui vous spécialisez à continuer de faire valoir cette branche. Mais aussi demander aux journalistes de cette filière de s’organiser en vue de créer une structure qui aidera à promouvoir votre travail. Faire connaître les questions de l’environnement est un véritable besoin pour notre pays. » A dit Patrick Muyaya.
Selon le président du conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) Tito Ndombi, invité à ces assises, il y a un besoin urgent d’assainir le secteur des médias en RDC.
« On ne peut pas dire que nous ne faisons pas bien notre travail. Avec la prolifération des médias en RDC, nous avons du mal à en poursuivre plusieurs, surtout à Kinshasa où il y en a plus de 250. Il y a par exemple le fait que toutes les publicités doivent passer par le CSAC avant la diffusion. Mais il est de ces chaînes qui, même quand elles diffusent des pubs qui doivent être censurées, il n’y a même pas moyen de retrouver leurs adresses pour les sanctionner. Donc, ils n’ont même pas de bureau. Alors, nous travaillons pour que seuls les médias fiables continuent de fonctionner et deviennent de vraies entreprises de presse. » A-t-il dit.
Plusieurs panels ont été débattus au cours de cette conférence, notamment les questions culturelles. Environews rdc s’est appesanti sur le sort des artistes pygmées. Peut-on vulgariser la culture de ces peuples minoritaires ? « Pour Kinshasa, je connais les peuples Humbu et Teke en tant que minoritaires. Beaucoup de gens font du bruit sans chercher à rencontrer directement les personnes concernées. J’ai déjà accompagné les activités des pygmées qui sont venus vers nous. Pour ceux qui ne viennent pas, il n’y a pas moyen de connaître leurs besoins. » A dit la Ministre provinciale de la Culture et des Arts, Yvette Tabu.
Outre ces aspects, le problème lié à la désinformation, la mendicité et le mauvais paiement dont plusieurs journalistes font l’objet dans leurs maisons de presse ont été débattus. Le Ministre Patrick Muyaya a rassuré qu’un travail est en cours en vue d’une régulation sérieuse de ce secteur.
Sarah Mangaza