Hydrocarbures : Réduction de la vente du carburant à Kinshasa

Bidons en mains, pannes sèches, poussée de véhicules, engouements aux arrêts de bus … telle est la situation dans laquelle se sont retrouvés plusieurs usagers des routes de la ville province de Kinshasa samedi 21 mai 2022. Pour cause, le manque de carburant. 

Plusieurs stations-services se sont retrouvées fermées en plein jour le week-end et celles qui étaient en service n’utilisaient qu’une seule pompe pour vendre. Cette situation a occasionné des longues files d’attente.

« Nous ne savons pas ce qu’il se passe. » Disaient les vendeurs des stations-services interrogés à ce sujet. A en croire une source anonyme, certains pompistes ont vendu du carburant moyennant 500 fc le même samedi. « C’est le cas de la Station KML de ma campagne. J’étais dans un taxi quand le chauffeur s’y est rendu pour s’approvisionner. Le vendeur lui a dit clairement qu’il vendrait si et seulement s’il lui remet 500 fc. C’est vraiment désolant. » C’est indignée une source anonyme.     

Selon d’autres sources, il est de ces stations-services qui ne vendent que 2L de carburant à chaque demandeur, pas plus. « Je suis étudiante à l’ISTA. En quittant l’Université j’ai assisté à une discussion entre un monsieur et un pompiste dans une station-service. Ce dernier ne voulait vendre que 2 L de carburant, pourtant le monsieur avait plus d’argent entre ses mains. Malgré son insistance, le pompiste a refusé catégoriquement de lui donner plus d’essence et cela a créé une dispute. » A-t-elle témoigné.

D’autres par contre affirment que certaines stations se limitent à 10L d’essence. Dans la matinée de ce lundi 23 mai, une Reporter de Environews RDC s’est vue obliger de n’acheter que 15L d’essence, à la station ENGEN située à la hauteur de la 1ère  rue, dans la commune de Limete.

« On nous a demandé de ne vendre que 15L à tout le monde, pas plus ». A insisté le pompiste, en rendant le reste de l’argent.

Pourtant, au mois de mars, Engen avait promis de faire venir un bateau de 25000 tonnes d’essence entre le 23 et le 25 mars, plus une autre quantité de 15000 tonnes après cette date. Chose affirmée en début Avril dans un communiqué.

Pour rappel, c’est depuis fin janvier 2022 que le prix de l’essence avait grimpé à la pompe. Il est passé de 1995 à 2095 fc. Au mois d’avril, il est passé de 2095 à 2195 fc, une hausse qui concerne tout le pays. D’aucuns se demandent s’il y a tentative d’une nouvelle hausse.  

Lors de la 53e réunion du conseil des Ministres, le Chef du Gouvernement avait demandé aux Ministres des secteurs concernés par la rareté de certains produits, due à la guerre en Ukraine d’anticiper. Peut-on anticiper au moment où ça va déjà mal, ou anticipe-t-on bien avant ? Car, Lors de la 1ere vague de cette pénurie, le Ministre des Hydrocarbures ainsi que les pétroliers rassuraient qu’il y aurait 3 mois de stock. De mi-mars au 20 mai, à peine 2 mois et quelques jours, tout bascule sans explication valable. Une situation qui plonge plus d’une personne dans la crainte du lendemain. Que va-t-il se passer ? l’avenir le dira !   

Sarah MANGAZA                                                                                                                     

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