Accusées d’être à la base des conflits communautaires entre les bantoues et les pygmées dans la province de l’Equateur, les ONG internationales Greenpeace Afrique et WWF s’inclinent devant la décision du gouverneur de cette province. Dans une correspondance du 30 mars, notifié en fin de cette semaine aux concernées, l’autorité provinciale a annoncé à ces organisations internationales, leur désengagement à accompagner les communautés bantoues et pygmées dans le processus de création et gestion des concessions forestières des communautés (CFCL) à Penzele et Lokolama, dans secteur des Elanga en Territoire de Bikoro.
« Faisant suite au rapport de mission indépendante du 24 novembre au 04 décembre 2021, effectuée par les experts de l’Administration forestière, j’ai le regret de vous notifier le désengagement de WWF et Greenpeace dans l’accompagnement des communautés susmentionnées », peut-on lire dans cette correspondance.
Le gouverneur de la province soutient son argumentaire en soulignant la nécessité de garantir la paix et la cohésion sociale entre les bantoues de Penzele et les peuples autochtones pygmées de Lokolama.
Selon des sources sur place, le travail de ces deux organisations internationales a créé des germes de conflits entre ces deux communautés qui vivaient dans la paix et l’harmonie à Bikoro dans le secteur des Elanga, et à Ingende dans le secteur de Bokatola.
« Ces ONG internationales ont alimenté les conflits entre les communautés dans le cadre de la foresterie communautaire. Elles ont séparé les forêts en disant que telle partie c’est pour les PA, et telle autre pour les bantoues. Nous sommes dans une période où la compréhension de la communauté locale en ce qui concerne les tourbières est basée sur l’argent. Donc, elles pensent qu’on viendra distribuer de l’argent. Et cela est à la base de conflits. Alors que ces deux communautés vivaient en paix depuis des années », a renchéri le ministre provincial de l’Environnement, Papy Ekate.
Contacté à ce sujet, le directeur national du Fonds mondial pour la Nature (WWF), Martin Kabalwapa, a pris acte du contenu de la lettre de l’autorité provinciale et promis de se conformer à la mesure prise.
Même son de cloche du côté de Greenpeace Afrique. Selon Irène Wabiwa Betoko, son organisation a pris acte de la décision de l’autorité et promet d’y répondre.
« Greenpeace a reçu la copie de la lettre adressée par le gouverneur. Nous prenons acte de la décision et allons y répondre dans un délai raisonnable en privilégiant la paix et l’intérêt des communautés locales et des peuples autochtones qui ont toujours été l’objet des campagnes de Greenpeace », a-t-elle précisé.
Quant aux accusations de germes de conflit, Greenpeace a indiqué qu’elle milite pour la protection des forêts et des écosystèmes fragiles comme les tourbières pour le bien-être de la planète. Elle privilégie la paix et prône le respect des lois et des droits des personnes concernées.
Notons par ailleurs que les deux concessions des forêts des communautés restent en vigueur et l’accompagnement desdites communautés ouvert à d’autres accompagnateurs, soit séparément, soit en cogestion.
Alfredo Prince NTUMBA
2 commentaires sur “Forêt : Désengagées à Penzele et Lokolama, Greenpeace Afrique et WWF s’inclinent devant la décision du gouverneur”
Félicitations à son excellence Mr le gouverneur de cette decision
Comment chercher à remettre la paix entre deux communautés ?