Reconnue comme le quatrième pouvoir, les médias congolais sont sur la voie d’être manipulés par ceux qui font l’information. Depuis un moment, il s’observe une nouvelle dynamique qui se met de plus en plus en place pour dicter aux journalistes et autres professionnels des médias ce qu’ils doivent dire et faire. Dans cet article, nous avons décidé de ne pas citer ces organisations internationales qui excellent dans cette pratique qui peut s’assimiler à l’atteinte à la liberté de presse, pourtant condamnable.
« La logique est simple, le journaliste est invité par les faiseurs d’information, ici les ONG surtout internationales, pour couvrir un atelier dont les contours sont déjà définis par leurs chargés de communication. Après, ils vous demandent d’envoyer d’abord votre papier journalistique pour validation avant d’être publié dans le media », renseigne un journaliste.
Ce n’est rien d’autre qu’un dénigrement du noble métier du journalisme congolais. Après avoir passé plus de 5 ans à l’Université pour apprendre le béaba du journalisme, ce professionnel de médias se voit rabaissé par un soi-disant chargé de communication d’une organisation internationale. Peut-être que celui-ci n’a ni qualité, ni niveau pour corriger un article d’un journaliste professionnel.
Cette pratique prend beaucoup de place, car, les plus zélé obligent les journalistes à faire valider leur papier, avant la publication à la télévision, radio, en ligne ou encore en presse écrite. Sans quoi, le journaliste ne peut recevoir le paiement, moins encore ne peut plus être invité à couvrir les activités de communication de l’organisation X ou Y.
« Nous condamnons avec la dernière énergie cette pratique. Ces organisations ne peuvent en aucun jour demander à corriger le papier d’un journaliste du Figaro, France 24, TV5, etc. Mais, pourquoi les font-elles au journaliste congolais. Cette pratique viole l’éthique et la déontologie journalistique. Elle est donc condamnable », a indiqué Alfredo Prince NTUMBA, journaliste et directeur général de Environews RDC, et coordonnateur du réseau Green Journalists Network.
Le DG de Environews RDC lance par ailleurs un message aux organes de presse et réseaux des journalistes professionnels de bien vouloir s’opposer à cette nouvelle manière de faire que les organisations internationales veulent imposer aux médias congolais.
« Ce n’est pas à cause de 100$ ou 200 $ que nous devons brader notre travail et notre dignité. Nous sommes des professionnels et ces organisations doivent respecter notre travail. Cette nouvelle pratique qui consiste à nous imposer la correction de nos papiers journalistiques n’est rien d’autre que l’atteinte à la liberté de la presse », a-t-il renchéri.
Si certaines organisations internationales pensent que quelques journalistes ne reproduisent pas fidèlement leurs messages, le coordinateur de Green Journalists Network les invite à choisir des professionnels qui se retrouvent dans chaque organe de presse pour faire librement leur travail, que de se positionner comme une embûche au développement du journalisme en RDC.
« Au niveau de notre réseau GJN, nous avons déjà enregistré autant des journalistes qui se plaignent de cette façon de travailler des organisations. Nous exhortons ces organisations dont les noms sont connus à cesser avec cette pratique honteuse. Sinon, nous mènerons une campagne pour les décourager », a précisé le coordonnateur.
Le ministère des médias et autres corporations des professionnels des médias doivent s’impliquer davantage pour bannir cette pratique néfaste qui prend corps, et qui risque de nuire terriblement à l’avenir du métier du journalisme en République démocratique du Congo. Néamoins, si cette pratique continue, nous y reviendrons avec les noms de ces organisations internationales qui entravent la liberté de la presse.
Ngalula P.
2 commentaires sur “Médias : En RDC, certaines ONG internationales veulent corriger les articles des journalistes avant publication”
Oui mais pourquoi cibler d abord les organisations internationales et nous mêmes ici en rdcongo sommes des médias des anges !!
Il faur reconnaitre aussi que souvent certains de nos journalistes n ont pas la capacité de rédaction