Energie : Chez les deux sœurs siamoises SNEL et REGIDESO, les kinois n’ont des devoirs que des droits

Les kinois risquent de devenir tous des techniciens sinon des perroquets gris capables de retenir des jargons d’un langage technique soit-il, sans en connaître la signification. Si hier, leur lexique terminologique a été complété par des mots tels que délestage, fil de terre, coupure générale, FDR, Black out total, etc, aujourd’hui, la population de Kinshasa attend impatiemment le nouveau mot que les ingénieurs de la Société national d’Electricité (SNEL), vont inventer ou puiser dans leur dictionnaire technique pour justifier leur incompétence à desservir les ménages kinois en électricité.

Un noir complet et un sec au robinet, c’est la situation dans laquelle le duo Snel (Société nationale d’Electricité) – Regideso (regie de distribution d’eau) ont plongé outre mesures, les habitants de la ville province de Kinshasa depuis un long moment. 

C’est vrai qu’il y a des coupures intempestives mais celles de ces derniers jours nécessitent un terme technique que les kinois ont hâte de découvrir. La métropole se voit privée d’eau et d’électricité. Cette situation calamiteuse n’épargne nullement personne, de banlieues aux quartiers huppés de la ville, l’eau et l’électricité sont plus rares que  l’or. 

Pas de considération particulière de la part de ces sœurs siamoises, entendez Snel et REGIDESO. Curieusement, aucun de ces deux canards boiteux ne prend le courage d’informer ses clients.  Comme pour dire, “vous n’avez pas droit de savoir ce qui se passe. Attendez seulement le jour où tout ira bien, vous aurez votre courant et votre eau. Néanmoins, apprêtez- nous nos factures, et payez-les”. 

On se croirait donc dans un système où les abonnés n’ont que des devoirs et non des droits. Pourtant, l’installation des compteurs prépayés de la Snel dans certains coins de la ville avait placé une lueur d’espoir dans le chef des consommateurs qui, non seulement paient exactement ce qu’ils consomment mais aussi ont l’habitude d’être alimentés. 

Les habitants vivent des épisodes de coupures d’électricité qui endommagent même leurs appareils, sans possibilité d’être dédommagés. Partout dans la ville, c’est les vrombissements des groupes électrogènes. Sans compter le fait qu’un groupe électrogène ne fonctionne pas à vide. Par conséquent, il faut acheter du carburant tous les jours pour l’alimenter. 

Cela est-il possible dans un pays où la majeure partie de la population a un revenu mensuel inférieur à 200 dollars américains ? Encore qu’il faille payer le loyer, scolariser les enfants, se nourrir, se faire soigner… Pour ne citer que ces obligations!

Pour ce qui est de l’eau, le manque se fait sentir partout à Kinshasa. Même quand la grande Régideso se décide enfin de desservir la population, c’est de l’eau colorée. Souvent sale, odorante et parfois mousseuse. 

Mais, dans d’autres coins de la ville, certains tuyaux mal installés ou devenus vétustes laissent couler de l’eau à longueur des journées. Cela, au vu et au su de tous! Même des agents habilités à les réhabiliter.

A la SNEL son courant!

A la RÉGIDESO son eau!

Et à la population ses factures !

Sarah Mangaza

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre newsletter pour vous tenir au courant de nos activités.

You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again.

Un commentaire sur “Energie : Chez les deux sœurs siamoises SNEL et REGIDESO, les kinois n’ont des devoirs que des droits

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *