La légalisation de l’article 155 de la loi portant régime général des hydrocarbures est la cause de différends qui oppose les ministères des hydrocarbures à celui de l’Environnement et Développement durable. L’exploitation du pétrole dans les zones humides du parc national des Virunga et du lac Edouard suscite des tensions dans le chef de différents groupes d’experts et membres de la société civile environnementale. C’est le cas du Réseau des Jeunes Leaders Africains pour la Paix et de Développement. Quant à cette possible exploitation, ce réseau a dans un plaidoyer demandé aux ministères des hydrocarbures et de l’environnement de se concerter avant de juger l’opportunité de celle-ci.
« Il y’a d’autres dispositions entre autres les principes fondamentaux sur l’environnement. Ces principes martèlent sur le fait que l’on ne peut pas oser faire des recherches sur une possible exploitation de pétrole dans une aire protégée. Entre-temps l’article 155 prévoit que l’on peut faire une prospection. Au cas où on trouve que la quantité de ce pétrole est suffisante les experts pourront procéder soit au déclassement d’une partie de ces aires protégées ou leur totalité pour finalement extraire. Ça devient une contradiction », s’est lamenté Faustin Niebone, coordonnateur de ANYL4PSD
La pollution des zones humides du lac Édouard suite à l’exploration et l’exploitation du pétrole, mettrait en péril non seulement la biodiversité en général mais aussi les oiseaux migrateurs en particulier qui viennent s’y reposer. Cela est aussi à l’encontre de la convention de Bon (1983) sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage et dont la RDC a ratifié en 1990.
« On ne peut pas faire de l’exploitation pétrolière dans les zones protégées déjà sur le plan national. Sur le plan international nous avons la convention de l’Unesco et Ramsar qui interdisent ces activités. Ces conventions vont jusqu’à interdire de polluer le milieu puisque les oiseaux migrateurs trouvent parfois refuge à ces endroits. Ces zones font partie des zones à protéger sérieusement », a-t-il alerté.
Signalons que, les zones humides du lac Edouard constituent le lieu de reproduction des poissons. Sa pollution aura des conséquences néfastes socio-économiques sur les communautés, car plus de 50,000 familles dépendent directement de la pêche exercée sur le lac Edouard comme l’unique moyen de survie.
Albert M