Un arrêté de 10 pages signé le 31 août 2017 par le ministre de l’environnement et développement durable, Dr Amy Ambatobe, confie l’Organe de gestion de la convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction CITES, à l’Institut congolais pour la conservation de la nature ICCN.
Le ministre justifie cette décision par la nécessité pour la République Démocratique du Congo de rencontrer les recommandations de la 66ème session du comité permanent de cette convention, tenue du 11 au 15 janvier 2016 à Genève, concernant l’application de l’article XIII de la dite convention.
En effet depuis plusieurs décennies la RDC est accusée de mauvaise application de cette convention illustrée, selon le ministre, par le dépassement chronique des quotas d’exportation annuels des spécimens d’espèces de faune et de flore sauvages inscrits aux annexes de la CITES, la circulation de faux permis en provenance de la RDC, le non-respect d’échéances de présentation des rapports annuels, biennaux et spéciaux. A cela s’ajoute également, l’insuffisance d’efforts internes pour éradiquer le trafic illicite des spécimens d’espèces protégées à l’instar du commerce domestique de l’ivoire et d’autres spécimens d’éléphants ainsi que la prolifération des parcs animaliers privés et la détention par les particuliers des spécimens vivants d’espèces sauvages en violation de la convention CITES et des lois nationales.
Au terme de cet arrêté ministériel No 021/CAB/MIN/EDD/AAN/WF/05/2017,une coordination CITES composée de 7 membres à été mise en place par le Directeur général de l’ICCN, Cosma Wilungula, pour assurer la gestion courante de la CITES.
Cet arrêté définit les compétences des membres de la coordination à pourvoir et dont le Directeur coordonnateur est déjà nommé en la personne d’Augustin Ngumbi, alors point focal CITES et directeur de la cellule juridique à l’ICCN.
Les autorités scientifiques CITES sont éclatées en huit entités dont les universités, certaines directions du ministère de l’environnement et le jardin zoologique de Kinshasa. Et ce pour des espèces dûment déterminées dans cet arrêté.
La grande innovation c’est la collaboration interministérielle désormais garantie par un comité national CITES constitué des délégués du cabinet du Président de la République, de la primature et des ministères. Le Parquet général de la République, l’Auditorat général, la Direction générale des douanes et accises et bien d’autres services publics et des partenaires siégeront dans ce comité.
Les partenaires de la conservation ont salué cette réforme qui selon eux était attendue pour enfin concilier l’utile à l’agréable dans la mesure où l’ICCN est depuis longtemps par l’exercice, en tête de la délégation congolaise en cette matière.
Rappellons tout de même que ce n’est pas la première fois que le ministère de l’environnement transfère l’organe de gestion CITES à l’ICCN. Dans la première décennie des années 2000, le ministère avait alors transféré cet organe, toujours de la même direction de conservation de la nature, vers l’ICCN.
François Mukandila