C’est avec émoi et consternation que les défenseurs de l’environnement avaient appris le 23 août, la nouvelle du décret signé par le président Brésilien Michel Temer, qui autorisait l’exploitation minière d’une réserve protégée dans la forêt Amazonienne depuis 1984. Les pressions et contestations qui ont fusé de toute part pour obtenir l’annulation de cette loi ne sont pas restée impavide. Un tribunal fédéral Brésilien a annoncé une injonction pour la suppression immédiate de toute mesure administrative visant à ouvrir aux compagnies minières privées la National réserve of copper and associates (Renca).
Considéré hier comme un citoyen ordinaire parmi les 200 millions de brésiliens, Antonio Fernandes, est l’homme à la base de cette initiative qui a conduit le juge fédéral Rolando Spanholo à suspendre ce très polémique décret présidentiel signé par Michel Temer. Le député est devenu un héros chez les défenseurs de l’environnement.
Située entre l’Amapa et le Para dans le nord du pays, cette zone de 46.000 km2 (1,5 fois la Belgique), est réputée pour ses richesses en or, cuivre, fer, nickel et manganèse. La zone cohabitent trois réserves naturelles protégées et deux territoires indigènes.
Selon le juge, l’utilisation d’un décret n’est pas appropriée pour révoquer une loi datant de 1984. Le dispositif conclu-t-il, réclame l’aval du congrès.
Le 28 août dernier, les ministres de l’environnement, des mines et de l’énergie du Brésil avaient conjointement annoncé la révision prochaine de ce décret tant controversé. Les modifications prévues sur les limites de cette ouverture et les protections maintenues, n’avaient pas mis fin au débat international provoqué par cette mesure.
Des nombreuses pétitions ont été signées par les défenseurs de l’environnement et de personnalités comme l’acteur américain Leonardo Di ca prio pour s’opposer à ce projet.
La Renca n’est de toute façon pas exploitable en totalité. Un rapport du gouvernement brésilien datant de 2010 estimait à 69% du territoire concerné les terres faisant l’objet de protections inaliénables, qu’elles soient liées à la conservation de la nature ou des territoires indigènes. Inquiet tout de même, le WWF avait affirmé que l’une des zones d’intérêt, notamment pour le cuivre et l’or, se trouve justement dans l’une de ces aires protégées, la réserve biologique de Maicuru.
Thierry-Paul KALONJI