« Mon message est simple. Qu’est-ce que nous voulons faire de notre héritage, de notre biodiversité, etc. ? Quelle est notre responsabilité face au monde ? Lors de la COP26, nous avons vu le message de l’Afrique. Tout ceci est bien, mais nous devons faire mieux que ça. Nous devons changer notre attitude, qui veut que l’on soit victimes du changement climatique. Non, nous sommes plutôt une solution », a-t-il déclaré.

La RDC peut montrer le chemin

Avec toute l’immensité des ressources naturelles dont le monde a besoin aujourd’hui pour sa transition écologique, les pays comme la RDC ne devraient plus voir le changement climatique comme une menace, mais plutôt comme une opportunité.

Pour cela, il faut des politiques bien précises sur comment utiliser les ressources naturelles de la RDC comme une réponse mondiale aux défis climatiques. Les solutions devront être congolaises.

« Il faut une cartographie de ces ressources naturelles pour savoir quelles forêts protégées pour le climat, quelles zones exploiter », a-t-il suggéré.

Pour ce haut cadre de AWF, le fait que le président de la RDC ait ramené au rang de la vice primature, le ministère de l’Environnement et développement durable démontre à quel point le Congo donne de l’importance à ce secteur.

« Politiquement, le ministère de l’Environnement est élevé au plus haut niveau, c’est très encourageant. Car, aujourd’hui, la vice premier ministre de l’Environnement peut poser la question au ministre des finances, que faites-vous ? Dans d’autres pays cela n’est pas le cas », a-t-il apprécié.

Avec cette volonté politique affichée par le chef de l’Etat, il faut que les politiques sectorielles bien pensées suivent afin que le pays puisse réellement tirer profit de ses forêts, minerais, et autres ressources naturelles dont il dispose. « Dans cette optique, la République démocratique du Congo peut être un leader », a-t-il indiqué.

L’Afrique doit décrire sa trajectoire

La soif de l’Afrique pour se développer n’est plus à démontrer. De plus en plus, les Etats s’inscrivent dans la logique du développement. Ceci nécessite des réflexions mûries pour n’est pas agir comme les autres continents qui ont exploité mal leurs ressources et se retrouvent aujourd’hui à la croisée des chemins.

A l’en croire, il est temps pour les leaders africains de se poser des questions, qu’est-ce que l’Afrique veut ? Qu’est-ce que les communautés locales veulent ? Quel est le rôle de nos réserves, de nos forêts, de nos eaux, de notre biodiversité etc. Que doit faire notre développement, quelle est notre vision commune ? Qu’est-ce qui peut venir du secteur public, et du secteur privé pour notre développement…

Il appartient aux africains de définir leur propre modèle économique que d’attendre de l’extérieur. L’Afrique dispose aujourd’hui des intelligences susceptibles d’aider à gérer rationnellement et durablement ses ressources. Mais tout dépend du leadership des autorités africaines. « Nous sommes un jeune continent. Un continent composé essentiellement des jeunes, qui représente un espoir », a-t-il précisé.

Kaddu Sebunya a par ailleurs informé qu’au cours du sommet africain sur la biodiversité qui se tiendra au Rwanda au mois de mars prochain, des discussions sur cette problématique seront engrangées afin de dégager des solutions africaines pour la conservation de la biodiversité africaine au profit des africains.

« Nous voulons que les communautés locales gèrent elles-mêmes leurs biodiversités et en bénéficient réellement », a-t-il souhaité.

En panafricaniste, le CEO de AWF reste convaincu que la responsabilisation des africains dans la gestion durable de leurs ressources, reste une clé au développement de l’Afrique. C’est cette vision que promeut son institution qui depuis 60 ans est au service de la conservation de la biodiversité africaine.

Alfredo Prince NTUMBA