Cette structure installée dans le site de Yangambi, rend possible la quantification de l’échange de gaz à effet desserre entre l’atmosphère et la forêt. Elle permet de calculer de manière continue la quantité de carbone émise ou séquestrée par la forêt du bassin du Congo. Les premiers résultats des études menées avec ce tour à flux sont prometteurs et ont conduit plusieurs experts de considérer aujourd’hui le bassin du Congo comme le premier poumon mondial par sa capacité de fixation du carbone dans l’atmosphère.
« Cette structure nous permet de quantifier les échanges des gaz à effet de serre entre l’atmosphère et la forêt, nous permettant ainsi de calculer de manière continue la quantité de carbone émise ou séquestrée par cette forêt du bassin du Congo. Ce type d’information est crucial si l’on souhaite mieux comprendre l’impact du changement climatique sur les forêts du bassin du Congo, ainsi que le rôle que peuvent jouer ces forêts dans la lutte contre cette crise mondiale”, a renseigné Thomas Sibret, projetct manger du Congo Flux à l’Université de GHENT.
A en croire le recteur de l’IFA Yangambi, Baudouin Miche, contrairement à ce qui se dit beaucoup, cette forêt n’est pas le deuxième poumon de la planète, mais plutôt le premier poumon de la planète. “C’est la deuxième en superficie, mais c’est la première capacité de fixation de carbone. Pour beaucoup des raisons biologiques, historiques, on fixe plus de carbone dans le bassin du Congo que dans le bassin d’Amazonie ou dans le bassin d’Indonésie »,a-t-il informé.
Depuis l’époque coloniale, le réserve de Yangambi était la grande station des recherches tropicales du monde sous l’égide de la Belgique. Aujourd’hui, le Centre pour la Recherche Forestière International CIFOR, s’attèle à le faire renaitre en partenariat avec les autorités congolaises et le financement de l’union européenne. A travers le projet FORETS qui commence à la faculté des sciences de Kisangani où l’on forme des futurs experts de la forêt, les 260 étudiants en master et doctorat font leurs travaux pratiques à Yangambi. « La RDC c’est notre plus grande enveloppe en faveur de la préservation de la biodiversité en Afrique. La RDC est un Pays solution ; c’est un pays immense, qui a une ressource immense, c’est un facteur à la fois de développement pour les populations mais c’est aussi un facteur pour la conservation de la planète », a dit Jean Marc Chataigner l’Ambassadeur de l’Union Européenne en RDC. Le Projet FORETS, c’est aussi la recherche sur le café, les bois, la construction d’une centrale de cogénération biomasse pour fournir de l’électricité, la production du miel et grâce à l’agroforesterie, la lutte contre la déforestation.
Abritant des espèces d’arbres menacées, telles que l’Afrormosia, le site de Yangambi est déclaré Réserve de biosphère en 1976, dans le cadre du Programme sur l’homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO. Il abritait autrefois des éléphants, mais ils ont maintenant disparu localement. En 2018, une étude a confirmé la présence de chimpanzés communs dans le paysage de Yangambi.
Sebrown NSIMBA