Reçue au bureau du Premier Ministre par son Directeur de cabinet adjoint Michel Mulongo, la délégation de Greenpeace conduite par son Chargé de campagne, Serge Sabin Ngwato, est sortie satisfaite par les assurances leur faites, elle dit attendre la réaction officielle du Premier Ministre lui-même.
« Nous sommes venus déposer cette pétition qui a récolté plus des 100 milles signatures des amoureux de la forêt pour signifier au Gouvernement notre opposition à la mesure visant la levée du moratoire, aussi longtemps que les conditions qui ont conduit à son instauration ne sont pas encore remplies, le faire maintenant c’est créer une crise environnementale aux conséquences incalculables. Nous sortons satisfaits par les assurances de celui qui nous a reçu, il a dit que le Premier Ministre va faire une communication officielle relative à notre démarche, et nous espérons que celle-ci irait dans le sens de répondre à notre demande ;» a laissé entendre le porte-parole de l’occasion.
Greenpeace Afrique qui s’était opposé au renouvellement du partenariat entre les bailleurs des fonds et la RDC sans le maintien dudit moratoire, dépose sa pétition alors que le nouveau contrat est signé avec CAFI à Glasgow ce même jour, quelle est la position de Greenpeace et comment l’ONG entend compenser le maintien du moratoire ? Le Chargé de campagne explique.
« Notre position est que l’accord qui vient d’être signé est au minima, nous avions demandé aux deux parties de tenir compte du moratoire pendant toute la durée du nouveau partenariat soit dix ans, parce que, avec toutes les données que nous avons de nos missions sur le terrain, il est impensable de lever ce moratoire en moins de deux ans,» a précisé Serge Sabin Ngwato, avant d’ajouter que :
« S’agissant de la compensation, Greenpeace avait proposé que l’on puisse privilégier des initiatives ou programmes qui assurent la protection des forêts, et créent des conditions des vies acceptables pour les communautés qui vivent de ces forêts ; l’argument selon lequel on empêche à l’Etat d’avoir les moyens de sa politique est faux, car à ce jour on ne sait pas nous dire ce qu’a été l’impact des recettes issues de l’exploitation forestière.»
Et pour Guy Daniel Muankana, Coordonnateur national de Save your Green world, une ONG nationale, qui était de la délégation reçue à la Primature, il parle de sa motivation pour accompagner Greenpeace, et réfute les allégations selon lesquelles ces ONG roulent pour les impérialistes.
« Nous avons le même combat, voilà pourquoi nous accompagnons Greenpeace dans cette démarche car nos forêts sont mal gérées, on ne peut pas comprendre que sans remettre de l’ordre, on commence à réattribuer des nouvelles concessions, sans savoir qu’est-ce que l’Etat fait de ce qu’on a mis à sa disposition. Nous ne servons pas la cause des impérialistes, nous sommes congolais et nous défendons les droits des congolais qui vivent dans les zones forestières, qui subissent les conséquences des toutes sortes suite aux conflits provoqués par l’attribution arbitraire des concessions, personne ne peut nous denier le droit de revendiquer, nous voulons faire entendre notre voix sous un autre angle, » a protesté l’activiste.
En attendant la communication officielle du Premier Ministre Sama Lukonde par rapport à cette pétition contre la levée du moratoire forestier, Greenpeace Afrique va continuer à mobiliser l’opinion publique pour comprendre les enjeux auxquels la forêt tropicale est exposée, notamment en termes de déforestation, des conflits sociaux et d’appauvrissement des communautés locales, afin d’amener tout le monde à travailler pour protéger cette forêt, qui est essentielle pour le climat mondial.
Mulopwe Kalonji Roméo