Recueillir les avis des parties prenantes sur le projet de lettre d’intention à signer entre la RDC et l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI), en marge de la COP26, c’est l’objectif que poursuivait la séance de restitution que le Ministère des Finances a organisé lundi 1er novembre 2021 au Cercle ELAIS de Kinshasa Gombe.
En ouverture des échanges, Mme Muteta Nzau Ginette, Directrice de cabinet adjointe au Ministère des Finances, chargée des négociations entre la RDC et CAFI, a situé le contexte dans lequel ces discutions se sont déroulées.
« je tiens à vous dire que le Gouvernement congolais a voulu que le processus soit le plus participatif et plus transparent, nous avons eu les représentants de la société civile, des différents ministères impliqués, des personnes ressources et d’autres ; nous pouvons donc nous réjouir qu’aux termes des longues discussions, nous sommes arrivés à un accord entre les deux parties, sur les ambitions du Gouvernement, sur les principaux objectifs de ce partenariat et sur les jalons politiques et techniques ».
Et d’ajouter que :« les réunions ont parfois été reprises deux ou trois fois pour s’assurer que tous aient une compréhension commune, permettre à ceux qui aller être en charge de la mise en œuvre de s’imprégner des aspects de ce partenariat car au-delà de la signature pour obtenir le financement, le but est de nous assurer pendant la mise en œuvre, de protéger nos forêts qui sont notre patrimoine congolais, mais qui aujourd’hui est devenu un bien public mondial, » a souligné la Dircaba Ginette Muteta.
Puis, l’Expert Technique en appui aux négociations au Ministère des Finances, Me Augustin Mpoyi Mbunga, a présenté l’économie du Communiqué conjoint dont la signature intervient ce mardi 2 novembre 2021 à Glasgow, par le Chef de l’Etat congolais Felix Tshisekedi et le Premier Ministre Britannique Boris Johnson pour le compte des pays membres de CAFI. Il a d’abord retracé l’historique du processus enclenché par le comité de pilotage depuis août 2020, jusqu’à son aboutissement en octobre 2021.
Les objectifs poursuivi par ce processus étaient d’abord de tirer les leçons du premier partenariat les acquis, les écueils et les contraintes ; ensuite d’identifier les priorités du Gouvernement et enfin formuler les nouveaux engagements que le Gouvernement était sensé prendre dans le cadre du nouveau partenariat.
Mais un temps mort a caractérisé ce processus suite aux malentendus entre CAFI et le FONAREDD qui ne parvenaient pas à harmoniser les vues. Les contacts ont repris avec l’arrivée du Gouvernement Sama Lukonde et le Ministre des Finances Nicolas Kazadi qui n’a pas tardé à remettre les batteries en marche, ce qui a permis d’en arriver au résultat de la Lettre d’intention et du Communiqué Conjoint.
Me Mpoyi est revenu sur les quelques innovations contenues dans la Lettre d’intention, notamment : « la simplification des procédures, avec l’ouverture pour l’éligibilité des ONG internationales ; la reconnaissance du Gouvernement comme responsable de la mise en œuvre, il conçoit et gère les programmes ; CAFI va assurer l’assurance qualité par son secrétariat dans le développement du cadre programmatique ; une autre plus-value, c’est l’implication de la présidence de la république et de la primature, ce qui constitue une représentation du pays au plus haut niveau dans le cadre de la mise en œuvre entre le Gouvernement et CAFI pour le suivi des jalons. »
A ceci s’ajoute, « une clarification à travers des bonnes discussions, une large implication des parties prenantes surtout de la société civile et une transparence qui a fait que le Gouvernement a voulu que cette restitution soit faite, dans le souci de permettre à la presse de relayer une bonne information; » a précisé l’Expert technique Me Augustin Mpoyi.
S’agissant de la répartition des fonds qui vont arriver, l’accord a prévu des mécanismes à travers 8 critères pour permettre à CAFI de les répartir. Mais pour ce qui est de l’intérêt de la population, l’Expert a indiqué que « l’accord prévoit d’intensifier les actions de terrain en capitalisant sur le programme intégré PIREDD+ qui va recevoir le gros des moyens, car il s’agit là des actions de développement local.»
Il faut dire que concernant la polémique autour du moratoire posé comme condition par certaines ONG avant tout renouvellement du partenariat, le groupe de la société civile qui accompagné le processus, a trouvé une formule intermédiaire pour maintenir le moratoire forestier jusqu’à finaliser la programmation géographique au plus tard au 31 décembre 2022, et c’est CAFI qui va financer cette programmation géographique. Une fois qu’elle est faite, peu importe la durée, le Premier Ministre pourrait prendre l’arrêté de levée du moratoire, bien que cela ne transparait dans la Lettre d’intention.
Les participants venus des différentes organisations de la société civile ont salué la qualité du travail telle que présenté par l’Expert, ils espèrent voir les millions prévus par ce nouveau partenariat profiter à la population riveraine des forêts concernées en particulier, et à la RDC en général.
Rachel Mbombo, Coordinatrice de l’Organisation Congolaise pour la Promotion de l’Information Environnementale OCPIE a dit « toute sa satisfaction au regard de la clarté avec laquelle le travail a été présenté, et pense que les acteurs impliqués méritent la confiance de tous en vue de les pousser à travailler pour l’intérêt des forêts du Congo et des congolais. »
Notez que ce nouveau partenariat de 10 ans entre la RDC et CAFI, porte sur un financement à hauteur des 500 millions USD d’ici à 2026, et pourrait s’étendre jusqu’à 1 milliard ou plus à l’horizon 2031, selon que les résultats seront satisfaisant de la part de la RDC par le respect de ses engagements. La signature des deux documents y afférents intervient ce mardi 2 novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse lors de la COP26 qui s’est ouverte depuis dimanche dernier.
Mulopwe Kalonji Roméo