“Cette conférence est le fruit de nos étudiants de troisième doctorat. Il s’agit en fait de faire voir au reste de l’Université à travers cette conférence ce que vaut un médecin vétérinaire. Il est un médecin comme tous les médecins mais pour les animaux, en dehors de cela il est aussi producteur, il encadre les éleveurs, amène les médicaments pendant la production non seulement il va traiter les animaux mais il va jusqu’au niveau même à la consommation quand il va voir la qualité de ses animaux“, a expliqué Dibungi Jean Marie, doyen de la Faculté de médecine vétérinaire.
Les rôles pratiques du médecin vétérinaire varient en fonction de filière qu’il a choisie. Il peut s’agir de protéger et de soigner les animaux, de sécuriser les prescriptions des médicaments, d’assurer la sécurité sanitaire des aliments et de garantir la santé publique.
“Pour venir à bout des animaux sauvages, on intervient selon le type d’animal à traiter. La façon dont vous allez traiter un buffle, ce n’est pas la même façon que vous allez traiter un lion dans le parc, on a par exemple la technique anesthésiologique à distance qu’on utilise avec le Darke où il faut tirer et stabiliser l’animal le temps de l’approcher et de le soigner”, a renseigné Christian Maheshe, docteur vétérinaire.
Malgré cette responsabilité, en RDC la médecine vétérinaire est un métier classé dans les oubliettes. Chaque année le nombre s’accroît, mais l’impact réel de cette profession n’est pas si visible sur la vie sociale congolaise. Une raison de plus, pour le gouvernement congolais de commencer à penser à une collaboration entre la médecine humaine, la médecine vétérinaire et la santé environnementale, afin de veiller à l’équilibre de l’être humain.
“On a la plus grande difficulté. Ce qu’on ne comprend pas est que la médecine vétérinaire, en RDC n’est pas payée comme la médecine humaine. Le médecin vétérinaire n’a pas la prime de risque au même taux que le médecin humain. C’est comme si le médecin vétérinaire avait moins de valeur que le médecin humain. Ce qui est tout à fait le contraire. Parce qu’ailleurs je viens de passer 30 ans en Afrique du Sud, où la médecine vétérinaire est placée au-dessus de toutes les autres professions“, a déploré le doyen de la Faculté de Médecine vétérinaire.
Le gouvernement congolais devrait avoir un œil regardant sur l’Ordre national des médecins vétérinaires regis par la loi n°018/ 029 du 13 décembre 2018, portant création, organisation et fonctionnement de cette structure qui veille au contrôle des denrées alimentaires d’origine animale et à la certification de certains produits conformément aux dispositions légales.
Silas MUNGINDA