Sopi Phambu Eugène, directeur de production à la Regideso, identifie trois causes majeurs à la base de la pollution des rivières et qui empêchent à cette firme de bien accomplir sa mission. Il s’agit notamment des problèmes liés à l’assainissement de la ville de Kinshasa, des constructions anarchiques et des érosions.
« Pour des Kinois, tous les caniveaux et rivières sont devenus des poubelles ; et quand il pleut, les eaux de ruissellement prennent tout ce qui est sachets, bouteilles en plastique et autres immondices qu’elles amènent dans la rivière et quand cela arrive à notre niveau, nous avons des problèmes de succion pour prendre de l’eau dans la rivière et l’amener dans l’usine de traitement », a-t-il déclaré.
Pour préserver l’environnement, la loi congolaise prévoit une servitude de 50 mètres de part et d’autres avant toute construction au tours des rivières et cours d’eau utilisés pour le captage d’eau. Le non-respect de ces dispositions réglementaires est à la base de cette situation déplorable avec des conséquences désastreuses sur l’ensemble de la Population.
« Dans notre rivière ici si vous observez, même au niveau du captage, il y a ceux qui ont construit à demi mètre de la rivière. Et quand on construit à demi mètre de la rivière cela signifie quoi ? ce que tout ce qui est déchets ménagers pour ces maisons là, tout ce qui est eau de vanne, même des toilettes on les envoie dans la rivière », a-t-il poursuivi.
Le lotissement des plusieurs sites sans respect des normes d’urbanisation, est à la base des érosions qui déversent dans les rivières boues et sables. Ces derniers, dénaturent profondément l’eau captée par la Regideso et constituent un vrai danger pour des machines utilisées pour le captage d’eau.
« Par manque de respect des normes urbanistiques, il y a des érosions. Dès qu’il pleut, il y a la boue et le sable qui sont acheminés dans la rivière et causent deux problèmes : soit nous n’arrivons plus à avoir la quantité d’eau à soutirer, soit les sables vont avec l’eau jusque dans nos machines qui par conséquent tombent en panne à tout moment, car le premier ennemi de nos machines c’est le sable » a-t-il conclu.
Les comportements humains identifiés comme facteur causal de cette situation, la Regideso appelle à une prise de conscience collective et individuelle dans la gestion quotidienne de l’environnement. En préservant l’eau et la rivière, dans un respect des écosystèmes, nous nous protégeons car c’est la qualité de l’eau qui garantit la vie.
Sebrown NSIMBA