L’exploitation de ce bois rouge communément appelé Mukula, en bemba langue vernaculaire du sud Katanga en été suspendu en 2017, par le chef de l’Etat. Depuis, s’en est suivi une exploitation illégale soutenue par des hautes personnalités politico militaires, dénonce cette organisation.
“Nous estimons que cette reprise doit être accompagnée par certains préalables et ces préalables vont consister à instaurer la bonne gouvernance dans le secteur. Parmi les préalables, nous disons qu’on doit mettre sur pieds des mesures qui vont permettre un encadrement adéquat de cette exploitation notamment la délivrance des documents, qui doit être ordonnée”, a indiqué Christian .
PREMI Congo, membre du RENOI (Réseau National des Observateurs indépendants des ressources naturelles), déplore cependant le fait du désordre qui existe dans la délivrance des documents légaux aux exploitants de cette espèce de bois, en voie de disparition.
“Les exploitants doivent d’abord avoir le permis de coupe en province et les attributions par le gouvernement provincial avant d’obtenir le document à Kinshasa. Notamment les autorisations d’achat vente et exportation, le certificat d’origine, le certificat phytosanitaire, et le certificat CITES puisque jusque-là nous constatons qu’il y a un petit décalage entre l’administration au niveau national et en province. Et ce manque de collaboration permet que des petites fraudes puissent s’installer d’ici et là”, a-t-il insisté.
Bien que favorable à la reprise de l’exploitation légale de cette ressource, PREMI Congo invite Eve Bazaiba à veiller à ces préalables, à mettre en place un système de traçabilité entre les aires de coupe, et un entrepôt de stockage de ce bois avant leur exportation. Toute somme faite, ces préalables pourront faire bénéficier aux communautés et à l’Etat congolais, les retombées de cette exploitation.
Le Mukula est un arbre dur et lourd. Il ne sert pas comme matériel de construction en RDC, ni comme bois d’énergie et bois d’œuvre. Cette espèce se trouve surtout dans les écosystèmes des forêts claires des miombo dans l’ancienne province du Katanga. C’est un écosystème fragile qui est pratiquement menacé avec l’extension du Kalahari, avec le changement du climat.
Notons que cette interpellation fait suite à la mesure urgente de Bazaiba, relative à l’institution d’une commission chargée d’examiner la situation des bois rouges abandonnés et/ou stockés dans l’ex-province du Katanga. Cette activité a été organisée conjointement par PREMI Congo, l’Observation de la gouvernance forestière (OGF), et le Groupe de Travail Climat REDD Rénové (GTCRR).
Déborah BATUSUA