Répondant aux questions du journaliste, il a tenu à préciser que sur près de 240 millions reçus, 190 millions l’ont été du Fonds CAFI et que ce financement a été affecté par le Comité de Pilotage du FONAREDD, sur recommandation du Comité Technique.
« Nous avons des rapports qui sont produits chaque année et qui démontrent combien a été décaissé et à quoi ça a servi. L’accord proprement dit avec CAFI porte sur 190 millions. Sur ce montant, on a 175 millions qui ont été disponibilisés dans les comptes du FONAREDD ». a-t-il déclaré.
A l’en croire, 154 millions de dollars de ce montant global ont déjà été remis par CAFI, au FONAREDD, qui les a affectés aux programmes. Sur les 154 millions, plus de 80 millions ont été décaissés par les agences.
« Nous avons dans notre portefeuille aujourd’hui, 19 projets, dont 11 projets sectoriels et 8 projets intégrés. Certains de ces programmes sont performants, d’autres moins et le secrétariat effectue des missions de suivi sur le terrain pour confronter les résultats aux dépenses et pousser les agences à une meilleure performance », a-t-il renchéri.
Quant aux frais de gestion encourus par la mise en œuvre par les agences d’exécution, soit 42% du montant global du financement CAFI, Félicien Mulenda pointe du doigt les risques fiduciaires qui font que le principal bailleur du FONAREDD ne puisse verser directement l’argent dans le trésor public.
« Dans le business model de CAFI, à cause de risques fiduciaires, on ne donne pas l’argent directement dans les comptes du trésor de la RDC. L’argent passe par les agences de mise en œuvre. Ces agences ont droit à 7%, à cela s’ajoutent les frais de structures. Globalement, sur le paquet de 100%, vous avez 42% qui vont dans les coûts des structures », a-t-il informé.
Notons par ailleurs que les différentes affectations du fonds CAFI avaient été décriées par la vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba, lors d’un briefing de presse à Kinshasa.
« J’ai dit au partenaire CAFI, avant que je ne puisse signer toute lettre d’intention pour renouveler le contrat, il faut une évaluation et un recadrage. De 2016 à 2020, on a mis 190 millions de dollars dans le FONAREDD. Lors de l’évaluation, 42% de cet argent a été affecté au fonctionnement, et à la rémunération. Plus de 30 Millions ont été affectés au Planning Familial pour réduire le nombre de personnes qui dépendent de la forêt », s’était-elle indignée.
Eve Bazaiba souhaite qu’une évaluation soit réalisée afin que tout ceci soit revu lors des négociations de la deuxième lettre d’intention entre la République démocratique du Congo.
Alfredo Prince NTUMBA