« J’ai dit au partenaire CAFI, avant que je ne puisse signer toute lettre d’intention pour renouveler le contrat, il faut une évaluation et un recadrage. De 2012 à 2020, on a mis 190 millions de dollars dans le FONAREDD. Lors de l’évaluation, 42% de cet argent a été affecté au fonctionnement, et à la rémunération. Dans le 58% restant, 30% ont été logés dans les agences pour des raisons de sécurisation fiduciaire. Et enfin, le reste a été affecté dans les ateliers de renforcement des capacités », s’est-elle indignée.
Eve Bazaiba a tout de même fustigé les importantes affectations de la CAFI au secteur de la planification familiale, au détriment de secteurs considérés comme véritables moteurs de la déforestation.
« Vous avez 33 millions de dollars qui ont été dépensés pour les ateliers sur la démographie et l’achat des intrants pour limiter les naissances, pour que la population ne fasse pas les dégâts dans les forêts », a-t-elle argué.
Conflit d’intérêt
Les négociations entre la RDC et la Norvège, pays qui a le lead du Fonds CAFI semblent déjà partir sur un mauvais pied. Selon les indiscrétions, un conflit d’intérêt se dessine déjà entre les parties.
Les investigations menées sur la composition des équipes informent que la cheffe de la délégation norvégienne à ces négociations serait l’épouse du chef de la délégation de la RDC, qui lui, est le conseiller du ministre congolais des finances. Pour camoufler cela, le ministre aurait désigné son Dircaba pour servir de couverture, tout en sachant que le vrai négociateur est bien son conseiller. « Cette information est la bienvenue et je vais m’y pencher », a-t-elle répondu à une question du journaliste à ce sujet.
Notons que c’était au cours d’un briefing de presse organisé en direct de la chaîne nationale congolaise, pour faire le point sur la situation de la pollution des eaux de la rivière Tshikapa, que la vice premier ministre est revenue sur toutes ces questions d’actualité relative à son secteur.
Alfredo Prince NTUMBA