Tourisme : La RDC, un paradis oublié ? Modéro Nsimba Matondo travaille pour une nouvelle image du pays sur l’échiquier mondial

Premier à prendre la parole parmi cinq panélistes, le Ministre Modéro Nsimba Matondo a commencé par faire un état de lieu du tourisme qui n’a connu de succès que sur une courte période en RD Congo depuis l’indépendance en 1960 jusqu’à son avènement à la tête de ce ministère, en 2021. Il était question ici de donner un aperçu global du secteur afin de permettre aux participants de pouvoir se situer dans le temps et dans l’espace, et de poser des questions essentielles de la relance.

Il a d’abord retracé l’historique de la création du service de tourisme rattaché à un département, mais qui n’avait pas assez de contenu ; c’est lorsque le feu Président Mobutu arrive aux affaires que le tourisme va connaitre un essor notamment avec la création des événements attractifs tels que Miss Zaïre en 1975 qui a attiré beaucoup des visiteurs au pays ; le combat de boxe dit combat du siècle entre Mohammed Ali et Georges Foreman, avec la foire internationale de Kinshasa, et tant d’autres qui ont permis à plusieurs touristes de visiter le Zaïre à l’époque.

Modéro Nsimba a aussi reconnu le grand travail d’évaluation réalisé par l’un de ses prédécesseurs, qui a fait un diagnostic sur le tourisme congolais en 2012, il entend se baser sur ce travail pour poser les nouvelles bases qui vont permettre de relancer son secteur conformément à la vision du Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui, en l’en croire, « ne ménage aucun effort quant à ce car ayant longtemps vécu à l’extérieur du pays et parcouru plusieurs pays du monde, ce qui lui permet d’avoir une vision plus large pour le tourisme » a-t-il souligné.

S’agissant du tableau sombre dressé par le patron du tourisme congolais à l’intention des participants qui se trouvaient aux quatre bouts du monde mais reliés par la magie de l’internet, il a évoqué entre autre causes :

§  La modicité du budget alloué à ce secteur important et générateur des revenus, seulement 1,9% alors les autres pays de la sous-région tendent vers ou sont au-delà de 10%, l’exemple du Rwanda qui est à 7% de son budget national et le Kenya en consacre 10% ;

§  La faible existence des infrastructures requises pour accroître le tourisme ;

§  La spoliation du patrimoine immobilier obligeant les services du ministère (le secrétariat général, l’office national du tourisme, l’inspection générale du tourisme) à demeurer locataires ;

§  La mauvaise gestion, le détournement et la corruption qui ont caractérisé les responsables des différents services étatiques du secteur de tourisme, en commençant par le secrétariat général, à l’inspection générale du tourisme, à l’Office National du Tourisme et à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ; ces deux derniers établissements ont vu leurs dirigeants suspendus de leurs fonctions – le cas du DG de l’ICCN étant le plus récent avec sa participation à la prise de la décision avec Eve Bazaiba Masudi, Vice premier Ministre en charge de l’Environnement et développement Durable ;

§  La politique en matière de visa également a posé et continue à poser problème pour les touristes étrangers qui veulent visiter le Congo.

§  Le comportement des agents des services commis à l’aéroport de N’djili est aussi pointé, «rien qu’à l’arrivée, le voyageur peut changer d’avis et écourter son séjour en RDC suite au comportement des services présents à l’aéroport de N’djili, cela doit changer pour donner aux visiteurs la joie de séjourner longtemps et inviter leurs proches à visiter eux aussi notre pays » a martelé le Ministre.

Ainsi, le Ministre du Tourisme espère du Gouvernement la révision de la procédure d’octroi de visa touriste avec notamment l’abolition de l’exigence de l’invitation préalable pour entrer au Congo car cette procédure fait changer tout simplement de destination aux touristes qui préfèrent aller là où il y a assouplissement des conditions.

Revenant sur les infrastructures, Modéro Nsimba a déploré le fait que sur la cinquantaine d’aéroports que compte la RDC, seuls 5 (Kinshasa, Kisangani, Goma, Lubumbashi et Mbuji-Mayi) répondent plus ou moins aux normes internationales et offrent la possibilité d’accueillir les vols de nuit pour les lignes directes des gros avions ; très peu d’hôtels répondent aux standards en matière d’hébergement ; le service d’accueil est aussi un autre problème dans ces hôtels ; bref, il y a plusieurs petites choses qui doivent être réorganisées afin de rendre la RDC une destination de choix pour les touristes du monde entier qui visitent la sous-région de l’Afrique central.        

Pour ce qui est des stratégies de relance, Modéro Nsimba en a révélé certaines en ces termes : « notre ambition est de rendre le secteur du tourisme un vrai pilier de la diversification de l’économie de notre pays la RDC, notamment à travers le partenariat public privé ; une forte mobilisation des recettes et leur bonne affectation ; la sécurisation, l’assainissement, la réhabilitation et la création des sites touristiques ; et enfin, la mise sur pied des zones de développement et d’expansion touristique ».

En ce qui concerne le partenariat public privé, le ministre a cité les exemples de Grand hôtel Pullman et Congo fleuve hôtel à Kinshasa, ce modèle sera dupliqué dans d’autres provinces en vue d’accroître la capacité d’accueil des touristes. Le même modèle pourrait également servir dans les autres sous-secteurs tels que le transport, la restauration, la formation des hôtesses et guides touristiques,… Ainsi Modéro Nsimba a encouragé tous les congolais qui ont des bonnes idées pour la renaissance du tourisme dans le pays, à ne pas hésiter de prendre contact avec son cabinet afin travailler ensemble pour atteindre cet objectif.

De quoi donner de l’espoir aux participants de ce webinaire qui ont conclu sur une note de satisfaction après avoir reçu des réponses à toutes leurs questions axées sur les infrastructures, les facilitations que l’Etat doit accorder aux opérateurs privés, et la bonne gestion du secteur par la réorganisation des services y affiliés, afin de booster la création d’emplois et soutenir l’économie nationale ; mais surtout, de rendre effectif le rôle de la RD Congo d’être un véritable paradis terrestre au cœur de l’Afrique du point de vu touristique.

Roméo KALONJI

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