« Avec cette mesure visant à maximiser les revenus, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ne pourra pas faire son travail de préservation des espèces en danger de disparition », a déclaré Cosma Wilungula.
Dans une décision conjointe ce mois-ci, les ministères de l’Environnement et des Finances de la RDC ont déclaré que tuer, posséder ou vendre des espèces protégées serait autorisé moyennant le paiement d’une taxe.
« Il en coûte maintenant 2 885 $ pour tuer un éléphant de forêt, tandis que le montant pour tuer, manger ou vendre un gorille de montagne est de 1 925 $. Ce décret supprime (le crime) le trafic illégal d’espèces protégées », a déploré Monsieur Wilungula, avertissant que les bailleurs de fonds ne paieraient pas environ 32 millions de dollars utilisés pour la conservation chaque année si la règle était maintenue.
Dans cette logique, l’Union européenne qui met des paquets dans la conservation dans les cinq aires protégées de la RDC continuerait-elle à s’y investir ? Rien n’est moins rassurant si la RDC maintient sa décision de légaliser le braconnage dans ses aires protégées., pour renflouer les caisses de l’Etat.
« Les paiements d’impôts relativement bas créeraient une incitation au profit pour le braconnage, l’ivoire d’éléphant coûtant jusqu’à 600 dollars par kilogramme (2,2 livres) sur le marché local et un bébé gorille d’une valeur de 100 000 dollars », a informé le directeur général de l’ICCN.
Notons par ailleurs que le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a retiré le vaste parc national de la Salonga en RDC d’une liste de sites menacés, louant les efforts de conservation, notamment pour les éléphants de forêt et les bonobos.
Alfredo Prince NTUMBA, avec AFP