Ces mises en garde figurent dans le projet de rapport d’un des trois groupes de travail du Giec, dont les milliers de pages de travaux seront officiellement rendues publiques dans les jours à venir.
« Même à +1,5 °C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter. Le processus de production des rapports du Giec est minutieux, chaque mot pesé, et la communication se fait sur l’ensemble des messages, les problèmes comme les solutions. Là, nous n’avons qu’un extrait alarmiste de l’analyse sur les impacts et la vulnérabilité, une partie sortie de son contexte de façon artificielle, avec le risque que cela soit contreproductif, car un peu décourageant», peut-on lire sur ce rapport.
Les experts du Giec admettent que les objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015 sont insuffisants. Dépassant +1,5°C des conséquences graves pourraient déjà être enregistrées. Dans les villes, par exemple, 350 millions d’habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau.
« Il est le résultat d’un compromis, et du principe de réalisme. Bien sûr que même à +1,5 °C il y aura des dommages, c’est pourquoi l’accord de Paris comporte tout un volet adaptation aux changements qui sont inéluctables », a souligné Henri Waisman, chercheur au sein du programme Climat
A en croire ce rapport, Cette situation va entrainer l’augmentation de la fréquence des mauvaises récoltes ou encore de la pression sur les terres cultivées.
« L’humanité est à l’aube de retombées climatiques cataclysmiques, en proie aux pénuries d’eau, aux exodes et à la malnutrition, dans un monde où les espèces vont s’éteindre massivement. Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre. Si la vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes malheureusement l’humanité ne le peut pas », a indiqué ce texte.
La publication sonne comme un retentissant rappel à l’ordre à l’heure où les négociations internationales sur le climat reprennent progressivement. Les discussions préparatoires à la COP26, qui se tiendra à Glasgow à l’automne, se sont en effet achevées la semaine dernière sans grande avancée.
Nelphie MIE