Cette situation est à la base de la paralysie de services dans les hôpitaux de l’Etat. Après plusieurs discussions entre l’Etat et le syndicat, tendons-nous vers une levée de grève ? rien n’est moins sûr.
« On ne sait rien dire pour l’instant. Nous sommes en réunion. Nous allons vous communiquer la suite », a indiqué Dr Komba Ndjeko, président de l’Ordre National des infirmiers.
Au cours d’une émission sur la radio Okapi, le ministre de la santé publique, Jean-Jacques Mbungani, a promis de revoir le cas des infirmiers de la RDC. Revoir aussi les écarts des primes qui existent entre les Médecins et les infirmiers. Il a cependant insisté sur le fait que les services d’urgences, les laboratoires et les morgues des hôpitaux doivent continuer à fonctionner malgré la grève.
Les blouses blanches de la RDC revendiquent l’application correcte de leurs protocoles d’accord. Prioritairement l’alignement de leurs primes.
« Il y a des agents qui travaillent depuis plus de 10 ans et qui ne sont pas payés. Ils ne reçoivent ni le salaire, ni la prime. Un travail avait été fait l’année dernière, pour que ces gens soient alignés. Le gouvernement n’a pas pris cela en compte. Il avait satisfait juste une partie des agents, essentiellement les Médecins », a déclaré un infirmier d’un hôpital public de Kinshasa.
Pour une autre infirmière d’une grande clinique de Kinshasa, « La grève a commencé. Raison pour laquelle le laboratoire est fermé. Nous ne travaillons que sur des urgences, en service minimum. Nous sommes fatigués ».
Le Ministre de la Santé, le Dr Jean Jacques Mbungani avait promis de dégager des pistes de solution après la lecture des revendications des infirmiers. Il a rassuré la délégation syndicale avec laquelle il s’est entretenu jeudi 10 juin que toutes leurs revendications seront soumises au Chef du Gouvernement, en attendant que cette question soit débattue au conseil des Ministres.
Le code de la santé publique précise qu’il relève du rôle propre de l’infirmier les soins liés aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et visent à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) quant à lui, donne une définition encore plus large du rôle des infirmiers : « aider les individus, les familles et les groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et social.
En République Démocratique du Congo, les infirmiers ne bénéficient pas d’un traitement décent et ceux des hôpitaux publics encore moins. Ces derniers revendiquent leurs droits depuis plusieurs années maintenant mais force est de constater que tous les gouvernements en général et les Ministres de Santé en particulier ne se penchent pas sur cette question en vue d’y trouver une solution durable.
Lors du Conseil des Ministres du vendredi 11 juin, la question de la grève des infirmiers n’a pas fait partie des sujets inscrits à l’ordre du jour. Pourtant, cette question s’avère être un réel problème en ce moment où le pays fait face à la troisième vague du Covid-19, une recrudescence plus grave que les vagues précédentes.
La santé des congolais est-elle une priorité pour le Gouvernement Sama Lukonde ? l’avenir nous en dira plus.
Sarah MANGAZA