Forêt : La RDC revisite pour la troisième fois sa revue des titres légaux des concessions forestières

Pendant six mois, l’évaluation devra être réalisée dans toutes les provinces forestières de la RDC, où se trouvent les concessions forestières. Et devra aboutir à de résultats devant mettre toutes les parties prenantes d’accord.

«Ce que nous cherchons aujourd’hui est que les plans d’aménagements et le moratoire sur la gestion durable de nos forêts aboutissent à un résultat qui profite au pays. Nos partenaires trouvent que nous sommes des mauvais élèves. Oui mais il y a un souci quelque part. Imaginez-vous que le Brésil reçoit un milliard et demi de dollars sur la gestion de ses forêts tandis que la RDC en reçoit deux cent millions, au moment où au niveau du respect des engagements nous faisons preuve de grand efforts. J’ai exhorté les uns et les autres à bien réfléchir parce que ce qu’on est en train de faire de la RDC n’est pas logique à mon sens », a insisté Benjamin Toirambe, secrétaire général à l’Environnement et Développement durable.

Au cours de ces discussions, organisées en présentiel et en virtuel, les panélistes ont tour à tour expliqué les mécanismes et méthodes qui seront utilisés dans ce processus d’évaluation. Les outils de travail proposés par le consultant ont été présentés et ont fait l’objet de discussions.

« Que les TDRs (Termes de référence) de cette évaluation soient mis à la disposition de tout le monde pour question de transparence. Il faut que tout se passe dans le strict respect de ces Tdrs. En cas de compromission dans la publication des résultats, ces derniers ne seront pas acceptés par la FIB et seront d’office rejetés », a prévenu Gabriel Mola Motya, président de la FIB (Fédération des industriels du bois).

A en croire les délégués de la société civile environnementale de la RDC, la gestion des ressources naturelles par l’État en partenariat avec des acteurs responsables du secteur privé, pourrait contribuer à la paix et au développement durable du pays. Mais il se pose un problème de transparence sur les attributions et acquisitions des concessions. Ils ont martelé sur le fait que certaines concessions sont attribuées illégalement par ceux qui sont censés appliquer à la lettre le Code forestier.

 « Nous attendons que cette étude tire les choses au clair. Nous voulons que le résultat mette tout le monde d’accord sur chacune des concessions. Surtout sur les attributions illégales des concessions qui sont incessamment dénoncées par les membres de la société civile. Où en sommes-nous avec les opérations de vérification de ces concessions ? », s’est interrogé Philippe Nzita, secrétaire exécutif de la Coalition de lutte contre l’exploitation illégale du bois (CNCEIB).

Aux fins d’information et consultation sur les zones réservées dans le plan d’aménagement forestier, les parties prenantes ont plaidé pour qu’un accent soit mis sur les communautés locales au niveau national. D’autant plus que ce sont des peuples qui vivent exclusivement des forêts.

« Nous invitons le bureau à mettre un accent sur la délimitation des zones des développements ruraux. Dans cette démarche, il va falloir que ces membres du bureau descendent sur le terrain pour éclairer la lanterne des communautés sur les zones qui leurs sont réservées dans le plan d’aménagement forestier pour leurs exploitations. En ce jour, nous avons des inquiétudes sur le secteur forestier du pays. Il revient au cabinet de nous aider avec des critères objectifs pour que nous puissions arriver à comprendre sur quels aspects devront-nous nous limiter lors qu’il s’agit de la question de l’exploitation forestière», a plaidé Jean-Marie Nkanda, coordonnateur national du Réseau des Ressources naturelles.

Notons par ailleurs que c’est le consortium PPM – OCA Global qui a été choisi pour réaliser cette revue légale. Elle travaillera avec le partenaire local AMAR.

Des efforts significatifs en matière de prise de conscience, de communication et des coalitions sont nécessaires si l’on veut véritablement que tous les acteurs émettent sur une même longueur d’onde. Ce processus en cours de la gestion forestière du pays est à sa troisième revue. Les discussions de ces assises et l’exécution des clauses auront entre autres à influencer positivement ou tout comme négativement le mandat d’EVE Bazaiba à la tête de l’un des ministères phares du gouvernement Sama Lukonde.

Albert Muanda

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