La Zambie ayant renforcé des mesures contre l’exploitation forestière illégale, c’est du haut-katanga, que provient désormais une grande partie du mukula, ce bois rouge très prisé par les fabricants de meubles de luxe chinois, a annoncé ce mardi jeune Afrique.
Utilisé dans la pharmacopée traditionnelle comme colorant, mais ce n’est pas pour ces propriétés que ce bois fait l’objet de convoitise des marchands chinois. Poussant en Zambie et en RDC, cet arbre au bois rouge compte parmi le trompeur de bois rose, très apprécié par le marché asiatique pour la fabrication de meubles de luxe.
Le bois de santal rouge et le poirier étaient jusqu’à récemment les principales victimes de cette pratique, mais leur quasi-extinction a poussé les importateurs à se tourner vers une trentaine d’autres espèces tropicales dont seize sont déjà menacées. Le mukula figure parmi ces dernières.
Selon Greenpeace, le gouvernement zambien a intercepté, en avril 449 camions transportant du bois en provenance de RDC. A en croire les statistique nationales Zambiennes, une quantité qui équivaut à près de 17 000 tonnes de mukula auraient été exploitées illégalement vers la chine, via la Zambie entre janvier et avril. En mai, Kinshasa avait envoyé une délégation en Zambie pour s’enquérir de cette situation.
La Chine, a été déjà pointée du doigt à cause de son marché de l’ivoire qui a signé l’arrêt de mort des milliers d’éléphants en Afrique. Ce nouveau marché du mukula ne vient que ternir l’image de ce grand consommateur asiatique.
Pékin se dit alerté par ce problème et entend bien apporter son soutien au gouvernement congolais pour qu’il renforce sa législation. Il a par ailleurs signalé que même si ce trafic est mauvais pour son image, il a le plus grand mal à contrôler les activités de ses propres activités forestières.
Pour rappel, il faut à Pterocarpus tinctorius (mukula) plus de quatre-vingt-dix ans pour atteindre sa maturité. Sur place au haut-katanga Il est vendu aux marchands chinois à environ 1 500 dollars la tonne. A leur tour ces marchands revendent la tonne entre 2500 et 4 000 dollars sur le marché chinois.
Thierry-Paul KALONJI