Forêt : Dissolution de la SODEFOR, quand des prétendus chefs des terres veulent induire Eve Bazaiba en erreur

Il s’agit bien d’une rétroaction, indique un habitant de Nioki, joint au téléphone par Environews RDC. « Ces soi-disant prétendus et non connus chefs des terres ignorent que la SODEFOR est la seule entreprise dans le Mai Ndombe, qui dispose d’un hôpital général de référence. Demander sa dissolution démontre combien ces gens n’ont pas de cœur », indique-il.

Selon cette même source, la SODEFOR est détentrice de l’Hôpital Général de Référence de la Zone de santé rurale de Nioki. Plus de 30.000 malades y sont reçues chaque année. Joints au téléphone, les responsables de la SODEFOR se sont réservés de tout commentaire.

Plusieurs témoignages recoupés lors de notre investigation renseignent que la SODEFOR est probablement l’unique entreprise congolaise dont toutes les concessions forestières sont aménagées. D’aucuns s’interrogent sur la réelle motivation de ces chefs coutumiers à vouloir la dissolution de cette entreprise.

« J’ai beaucoup de regrets quand je vois ce genre de choses. Nous avons de cas réels de bienfaits de cette société à la population. Il y’a des endroits où il n’y avait pas d’écoles, à travers les clauses sociales signées entre la SODEFOR et les communautés, aujourd’hui il y’a des écoles, des infrastructures routières, des centres de santé etc. », s’indigne Philippe Nzita, Secrétaire exécutif de la CNCEIB (Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois).

Des personnes interrogées ne reconnaissent pas avoir vu les visages de ces chefs coutumiers dans les villages, et groupements dans lesquels la SODEFOR développe ses activités forestières. Parmi ces chefs reçus par Eve Bazaiba, figurent ceux de Bagata, et de Bulungu dans la province du Kwilu, une province non forestière du grand Bandundu.  

« Les chefs coutumiers que l’on a conduits chez la VPM sont des imposteurs. Le Grand Bandundu est une nébuleuse. Dans l’ancienne province du Bandundu, les forêts sont dans le Mai Ndombe et pas ailleurs, ni au Kwango, ni au Kwilu. Arrêtons donc de ramer à contre-courant de l’histoire », s’insurge Marius Boleko, ancien commissaire en charge des forêts de la Province du Mai Ndombe.

Un point de vue partagé également par Philippe Nzita. « La SODEFOR tient son activité forestière uniquement dans la province de Mai Ndombe. Quand je regarde les visages de tous ces chefs coutumiers, je ne reconnais aucun. Pour avoir travaillé dans les négociations des clauses sociales dans cette partie du pays, j’émets beaucoup de doutes sur ces chefs coutumiers ».

Pour certains observateurs, la démarche de ces chefs coutumiers est un piège ahurissant tendu à la vice premier ministre. Le fait de réclamer le paiement des redevances coutumières abrogées par l’arrêté interministériel n° 072/2018, en serait une parfaite illustration.

Reste à savoir si à cause de l’intronisation, Eve Bazaiba va tomber dans le piège lui tendu savamment par les chefs coutumiers du grand Bandundu ? Rien n’est moins sûr.

Notons par ailleurs que la Société de Développement Forestier a été créée en 1994. Elle emploie plus de 1200 travailleurs faisant vivre directement environ 10 à 12.000 personnes, et indirectement 100.000 personnes, selon les documents de l’entreprises consultés par Environews RDC. L’entreprise traverse des moments difficiles notamment à cause de la situation économique mondiale, de la crise sanitaire et surtout de la concurrence déloyale imposée par les entreprises qui exploitent en toute illégalité en RDC.

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