Avec plus de 200 millions d’hectares de forêt, le Bassin du Congo est le deuxième massif de forêt dense humide du monde. Les forêts couvrent environ 80% de la superficie des Etats se partageant la partie centrale du bassin du Congo. Ajoutons à cela les immenses zones de savanes à Miombo dans le sud de la RDC, et les savanes soudano-sahéliennes faisant une transition avec les zones sahélienne et saharienne au nord du Tchad, et l’on comprend mieux l’extrême diversité écosystémique de la région Afrique centrale. La région Afrique centrale, de par la superficie de ses forêts et savanes, est une zone prioritaire pour la conservation des ressources naturelles et la gestion durable de la biodiversité à l’échelle planétaire.
Dans ce contexte d’une grande variété, l’activité des femmes, ensemble avec leurs collègues, est extrêmement importante. Des vrais docteurs de la nature, elles œuvrent au quotidien pour que le deuxième poumon vert de la planète qui est le Bassin du Congo puisse continuer à respirer et l’humanité avec.
Eco-gardes, techniciennes, gestionnaires de projet, scientifiques ou employées administratives, les femmes sont partout dans la conservation en Afrique Centrale, avec un rôle important à jouer. Par leur connaissances techniques et scientifiques dans la biologie tropicale, par leur contribution à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles, par la promotion du développement durable, elles s’avèrent indispensables.
Le bon contact avec les populations locales et peuples autochtones, où les femmes peuvent faire la différence, est sans doute aucun une autre clef du succès de la conservation. Car la responsabilité majeure de subvenir aux besoins du foyer pèse sur les épaules des femmes et celles-ci engagent en grande partie les tendances de consommation. Dès lors, les femmes ont une place fondamentale dans la sensibilisation et l’adoption des modes de consommation, de gestion durable des ressources naturelles.
A travers ses divers opérateurs, le Programme ECOFAC6 donne vie à des projets mettant le développement humain inclusif – dans et autour des Aires Protégées – au même niveau que la conservation et la protection de la biodiversité. Ces interactions avec les populations locales diversifient et complexifient la prise en compte des demandes des populations vis-à-vis des opérateurs gérant les aires protégées et leurs zones périphériques. Nombreuses femmes, fréquemment recrutées au sein des populations locales, travaillent pour assurer ce lien dans les projets soutenus par ECOFAC6 et les sensibilisent aux enjeux de la conservation sur leur milieu de vie.
L’avancement des femmes dans la conservation passe aussi par des chemins autrefois empruntés surtout par des hommes, comme les éco-gardes. De plus en plus de femmes choisissent ce métier et se forment à la protection de la nature grâce à des projets financés par ECOFAC6, souvent avec des résultats exceptionnels.
Bravo à toutes ces femmes pour leur leadership. Elles sont d’importants modèles pour inspirer d’autres personnes à réaliser leur plein potentiel. Il est donc prioritaire de les appuyer et de faire connaître leurs perspectives et leurs voix. Non seulement aujourd’hui, mais au quotidien. Non seulement le 8 Mars, mais depuis des décennies. Voilà maintenant 30 ans qu’ECOFAC est présent en Afrique Centrale, pour soutenir l’incroyable diversité de ses écosystèmes et aussi, le développement humain. Ceci fait d’ECOFAC le plus ancien programme européen d’Afrique Centrale. Cet appui financier témoigne d’un intérêt européen constant pour les questions environnementales, pour la conservation et la préservation de la biodiversité, ainsi que le développement socio-économique des populations dépendant de ces ressources.
ECOFAC est un programme dont la mise en œuvre a débuté 1993. Sous l’égide du financement de l’UE (Programme Indicatif Régional 11ième FED), le Programme régional ECOFAC s’inscrit à présent dans sa 6ièmephase. Son objectif est l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles et de la gestion cohérente des aires protégées en vue de contribuer à une économie verte caractérisée par un développement économique endogène, durable et inclusif, ainsi qu’à la lutte contre le changement climatique. Il vise à engager un processus régional de coordination des actions et mesures destinées à promouvoir la conservation et l’utilisation rationnelle du patrimoine forestier d’Afrique centrale. Il prend également en compte les aspects socio-économiques et faunistiques des milieux analysés. ECOFAC6 mobilise six Délégations de l’UE dans la région : Cameroun, République Centrafricaine, Congo Brazzaville, République Démocratique du Congo, Tchad, Gabon, et Sao Tomé-et-Principe, ayant la CEEAC comme maître d’ouvrage. Son budget régional dépasse les 80 millions d’euros.
