Au Ministère de l’Environnement, l’audit de l’IGF fait trembler déjà les détourneurs

 « L’investigation de l’IGF devrait s’étendre aussi à connaître comment sont gérés tous les financements dans le cadre des Accords Multilatéraux sur l’environnement (AMEs) à travers plusieurs Conventions au Ministère de l’Environnement et Développement Durable (MEDD) », indique une source bien introduite au sein de ce ministère.

 Le premier investisseur important de ce ministère est le Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM) pour lequel l’argent a longtemps servi à certains individus que les besoins du Ministère ou de la Nation congolaise. C’est le cas du FEM5, FEM6, FEM7,… dont la gestion des finances n’avait jamais été orthodoxe. 

Selon une autre source digne de foi, pour bien voler les fonds des Conventions telles que la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changements Climatiques et celle sur la Biodiversité, certains cadres ont créé des comptes fictifs où sont logés l’argent. En plus la stratégie pour ces hommes et femmes consiste en la création des ONGs satellites qui ne servent que de blanchisseuses des capitaux. Sur le terrain, aucune réalisation à impact visible n’a pu être aperçue. 

« Si aujourd’hui, rien n’avance au MEDD c’est parce que la Direction de Développement Durable (DDD) qui est le Point Focal FEM s’accapare de tout l’argent et en fait un bien privé au détriment de toutes les Directions », précise notre source.

Dans un rapport de 2016 établi après un audit à l’interne, l’ancien ministre de l’Environnement Robert Bopolo Bongenza avait fustigé la gestion calamiteuse des finances publiques au sein de ce ministère. Même un secrétaire général de ce ministère avait été destitué à cause d’un détournement de plus de 1 millions de dollars américains.

Établissements classés ou la vache au lait

Selon l’arrêté́ interministériel n° 006/CAB/MIN/ENV/2005 et n° 108/CAB/MIN/FINANCES/2005 du 25 juillet 2005 portant fixation des taux des droits et taxes sur les établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes à percevoir à l’initiative du Ministère de l’Environnement, toutes les entreprises assujetties à ces taxes doivent s’acquitter régulièrement. Et c’est le Ministère de l’Environnement qui les perçoit. 

Malgré la multitude des établissements classés, la contribution du secteur de l’Environnement au budget national n’a jamais avoisiné 10%. De quoi pousser les observateurs à s’interroger sur la destination de cet argent. 

A en croire des sources au sein du MEDD, depuis toujours, l’argent de ce secteur générateur des revenus du ministère a toujours été dévier du trésor public. Plusieurs ministres ayant passé par là le savent bien. Le détournement y a été instauré comme mode de gestion. Le dernier détournement en date est celui réalisé récemment à la Cimenterie de Lualaba, indique une autre source proche de ce dossier. « C’est un dossier qui a coûté la vie à une dame X qui a effectué le déplacement de Lualaba pour le compte du Ministère », nous informe-t-il. 

« L’équipe du ministère avait pour mission de dégager le taux exact des taxes que la cimenterie de Lualaba devrait commencer à payer. Ainsi, il leur avait été proposé un montant en termes de corruption, pour qu’elle rabaisse ce taux. Cela avait généré des discussions, car l’équipe avait trouvé ce montant moins important. L’une des dames qui faisait partie de cette mission a été choquée que ce soit la haute hiérarchie du ministère qui lui impose d’accepter ce montant. Bien dommage, elle est morte d’une crise cardiaque, et n’a jamais touché à cet argent», renchérit-il.

Le ministère de l’environnement a beaucoup brillé aussi dans les spoliations. D’aucuns s’interrogent sur lotissement de ce nouveau bâtiment qui abrite aujourd’hui le cabinet de la Vice premier ministre de l’Environnement, mais aussi de la concession cédée à la société RANKIN qui devrait ériger un établissement hôtelier de haut de gamme juste en face du palais de la Justice.

Il s’agirait bien d’un arrangement de haut niveau fait entre l’un des ministres passés et l’entreprise qui a construit cet immeuble. Des sommes colossales d’argent auraient été remises à certains cadres y compris le ministre pour que ce projet soit réalisé. De l’agent qui n’a jamais trouvé le chemin du trésor public. 

La réquisition de l’IGF par Eve Bazaiba semble être une bonne chose pour remettre de l’ordre dans ce secteur qui a toujours vu des personnes y venir pauvres et repartir poches pleines, comme pour dire, tant que la forêt congolaise existerait, nos poches ne se dégonflent jamais. 

 Si jamais, la démarche de Bazaiba ne va pas dans le sens du populisme ou encore moins d’un règlement de compte, alors le secteur de l’Environnement de la République démocratique du Congo pourrait vivre de beaux jours et apporter une contribution conséquente à la caisse de l’Etat. 

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