Le nouveau rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) rendu public ce jeudi propose un nouvel indice expérimental du progrès humain tenant compte des émissions de dioxyde de carbone et de l’empreinte matérielle des pays.
« Les êtres humains exercent sur la planète une pression qui n’a jamais été aussi écrasante. Face à la Covid-19, des températures record et des inégalités croissantes, il est temps d’utiliser cette force pour redéfinir ce que nous entendons par progrès, maintenant que nos empreintes carbone et de consommation sont connues », a expliqué l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner, lors de la présentation du rapport.
Le dernier rapport du PNUD montre qu’aucun pays au monde n’a encore atteint un très haut niveau de développement humain sans avoir exercé une pression énorme sur la planète. «Mais nous pourrions être la première génération à corriger cette situation. C’est la prochaine étape critique du développement humain », a souligné M. Steiner.
Estimés à plus de 5.000 milliards de dollars par an, soit 6,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial, les combustibles fossiles sont toujours subventionnés selon les chiffres du Fonds monétaire international (FMI) cités dans le rapport.
Le rapport rassure que le reboisement et une meilleure prise en charge des forêts pourraient à eux seuls représenter environ un quart des mesures que nous devons adopter avant 2030 pour empêcher le réchauffement climatique d’atteindre deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
« La prochaine étape critique du développement humain ne consiste pas à choisir entre les peuples ou les arbres ; il s’agit de reconnaître, aujourd’hui, que le progrès humain impulsé par une croissance inégale et à forte intensité de carbone touche à sa fin », a déclaré M. Conceicão, auteur principal du rapport du PNUD.
Le rapport soutient qu’au moment où les peuples et la planète entrent dans une toute nouvelle époque géologique nommée l’Anthropogène, ou l’ère des êtres humains, il est temps pour tous les pays de repenser leur chemin vers le progrès en tenant pleinement compte des pressions dangereuses que les êtres humains exercent sur la planète, et en éliminant les déséquilibres flagrants de pouvoir et d’opportunités qui empêchent le changement.
« Le document du PNUD propose un nouveau point de vue expérimental dans son Indice annuel de développement humain (IDH). En ajustant l’IDH, qui mesure la santé, l’éducation et le niveau de vie d’un pays, avec l’inclusion de deux autres éléments, à savoir les émissions de dioxyde de carbone d’un pays et son empreinte matérielle, l’indice montre comment la situation globale du développement mondial pourrait changer si le bien-être des êtres humains et l’allègement des pressions exercées sur la planète étaient tous deux au cœur de la définition du progrès de l’humanité », peut-on lire sur ce document.
Des nouvelles estimations prévoient que d’ici 2100, les pays les plus pauvres du monde pourraient connaître jusqu’à 100 jours supplémentaires par an de conditions météorologiques extrêmes en raison du changement climatique — un chiffre qui pourrait être réduit de moitié si l’Accord de Paris sur le climat est pleinement mis en œuvre, estime l’agence onusienne.
Albert MUANDA