Le 22 mai de chaque année, le monde célèbre la journée internationale de la diversité biologique en reconnaissance des bienfaits que procure la biodiversité. A Kinshasa, le Ministère de l’Environnement et Développement durable par l’entremise de la Direction du développement durable (DDD), a organisé ce lundi 22 mai, une descente au Domaine de chasse et Réserve de Mbombo Lumene pour célébrer à sa manière cette journée dont le thème est « biodiversité et tourisme durables ».
L’objectif principal de cette journée était de sensibiliser et de faciliter la compréhension sur les questions de la biodiversité. Pour le représentant du Secrétaire général à l’Environnement et Développement durable, Teddy Ntenday Tumbabo, le thème choisi pour cette année, reflète l’importance des efforts à réaliser à tous les niveaux afin d’atteindre les objectifs du développement durable et ceux d’Aichi.
« L’intérêt accordé à ce thème est de mettre en lumière l’importance d’un tourisme durable non seulement pour préserver la biodiversité mais aussi pour s’assurer que nous seront à mesure de pérenniser les activités de tourisme pour la satisfaction des besoins économiques et sociaux d’un pays », a-t-il précisé.
La RDC reste l’un des pays qui disposent d’énormes potentiels touristiques au monde. Cependant, ces potentiels restent inexploités. Le Domaine de chasse et Réserve de Bombo Lumene situé à 122 kilomètres de la ville de Kinshasa, reste tout de même inconnu du grand public.
La célébration de la Journée internationale de la biodiversité a été une occasion pour les autorités de l’Office nationale du tourisme (ONT), de palper du doigt les réalités de ce site.
Le tourisme facilite l’émancipation culturelle de la population locale et autochtone, et aussi l’emploi de ces populations, estime le Secrétaire général au Tourisme, Nganabo Damien. « L’Office nationale du tourisme a pour mission de favoriser l’émancipation de la population autochtone et riveraine. Notre contribution en rapport avec la Réserve de Bombo Lumene consistera à s’accommoder avec l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), pour aménager un Centre d’accueil des touristes, créer des bassins d’eau pour une récréation et améliorer des infrastructures existantes afin de favoriser l’essor du tourisme durable dans ce site », a-t-il déclaré.
Le tourisme durable est celui qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futures, qui répond aux besoins des visiteurs, des professionnelles de l’environnement et des communautés d’accueil en tenant compte notamment de la viabilité économique et la prospérité au niveau local.
Situation actuelle de Bombo Lumene
Avec une superficie estimée à près de 350 milles hectares, le domaine de chasse et Réserve de Bombo Lumene est confronté à des difficultés multiples. Le site ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour accueillir les touristes. Pas des latrines et autres infrastructures de base pour attirer plus de visiteurs. A cela s’ajoute également la précarité dans laquelle vivent les 17 éco gardes commis à la protection de ce grand site et le manque de moyens techniques nécessaires pour faire face au braconnage et spoliation dont le site est victime. « Nous voulons que le Domaine de chasse et Réserve de Bombo Lumene soit aussi fréquenté par des touristes. Il y a une année que je travaille ici, la situation ne fait que se dégrader du jour le jour. Avant, on recevait près de mille touristes par an. Actuellement, nous en recevons que 7 à 8 par mois », a informé un personnel du site qui a recquis l’anonymat.
Il est à noter par ailleurs que
la diversité biologique est de plus en plus reconnue comme un atout mondial d’une valeur inestimable pour les générations présentes et futures, mais certaines activités humaines continuent à réduire considérablement le nombre d’espèces vivantes.
La Convention sur la diversité biologique reste un instrument légal international pour « la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments constitutifs et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques » qui a été ratifiée par 196 Parties.
Jennifer LABARRE