«Vers une éradication de la criminalité faunique en RDC pour le bénéfice des populations et de la biodiversité », c’est le nouveau projet lancé ce vendredi 13 novembre, par WWF-RDC, à Kinshasa. Il s’inscrit dans le cadre des efforts qui sont mis en œuvre pour juguler le commerce illicite de la faune sauvage en RDC. « La demande mondiale en produits illicites de faune sauvage, tels que l’ivoire et les écailles de pangolin, à laquelle s’ajoute la demande locale en viande de brousse, restent toujours très préoccupantes », indique un communiqué du WWF.
La région du Bassin du Congo a perdu 65% de ses éléphants de forêt entre 2002 et 2013 et de récentes enquêtes montrent des déclins localisés importants allant jusqu’à 90% dans certains paysages en raison de la demande internationale illégale d’ivoire, situation à laquelle contribuent certains facteurs tels que les faibles capacités en matière d’application des lois, un manque de financement à long terme pour la lutte contre le braconnage ainsi qu’une implication insuffisante des communautés locales dans la lutte contre le braconnage.
Dans ce contexte, le WWF RDC a mis sur pied depuis 2014 un programme de lutte contre le commerce illégal de la faune, décliné en projets triennaux mis en œuvre dans la région du Lac Tumba- Lac Maï Ndombe ainsi qu’à Kinshasa.
« Le nouveau projet correspond à la cinquième phase de ce programme et continuera à appuyer les efforts du Gouvernement congolais en vue d’éradiquer le trafic illicite de faune sauvage », précise ce communiqué.
Le projet lancé ce vendredi, s’appuiera sur les résultats obtenus au cours des initiatives précédentes et mettra l’accent sur une prise en compte plus accrue des sauvegardes environnementales et sociales dans la mise en œuvre des activités de conservation en général, et de mise en application de la loi faunique en particulier.
« Nous sommes heureux de collaborer avec nos partenaires du Gouvernement de la RDC et du bureau du WWF Cameroun dans cet effort visant à accroître la protection de la faune emblématique du bassin du Congo », a déclaré Jennifer Hacking, Directrice de conservation au WWF-RDC .
Ce nouveau projet qui sera mis en œuvre avec l’appui financier du WWF-Pays-Bas est prévu pour une durée de 3 ans se terminant en 2023. Il a quatre principaux objectifs à savoir, l’amélioration de la gouvernance dans la gestion des projets WWF-RDC de lutte contre le braconnage et le commerce illégal de la faune, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plaidoyer basé sur les données de terrain en vue de promouvoir une protection de la faune plus efficace, le renforcement de capacités des agents d’application de la loi et de la Justice en matière de détection, de poursuite des infractions fauniques et d’exécution efficace des décisions de justice obtenues et le renforcement de la prise en compte des sauvegardes environnementales et sociales en matière de conservation et faciliter l’implication des communautés locales et des peuples autochtones dans les efforts de protection de la faune.
Alfred NTUMBA