Une année après la publication d’« Au-delà des éléphants », l’Union européenne à travers sa délégation en République démocratique du Congo, a dévoilé ce jeudi 11 mai à Kinshasa, son approche stratégique pour la conservation de la nature en Afrique, liens avec l’Afrique centrale et la RDC.
L’approche stratégique « Au-delà des éléphants » s’articule principalement autour de la relation devant exister entre la biodiversité et l’homme.
Pour le Chef de la délégation de l’Union européenne en RDC, Barth Ouvry, l’engament de son institution est bien celui de concilier les efforts de la conservation avec le développement des communautés locales au tour des aires protégées. « Notre engagement pour la protection de la biodiversité s’intéresse aussi au développement humain. Il faut regarder au-delà de la biodiversité pour développer les infrastructures de base, promouvoir l’agriculture durable, et l’électrification rurale », a-t-il précisé.
Ce document d’analyse régionale propose des priorités stratégiques réalistes pour lutter efficacement contre les menaces clé qui pèse sur la biodiversité à savoir la perte et fragmentation des habitats, ainsi que la surexploitation des ressources naturelles considérés comme le goulot d’étranglement qui anéanti les efforts de la conservation en Afrique.
Des priorités
Dans les aires protégées, l’approche stratégique propose que des efforts soient conjugués en vue de favoriser les engagements à longue durée et favoriser les territoires prioritaires notamment transfrontaliers. Dans les zones riveraines, négocier avec les concessions extractives riveraines et gérer l’offre de gibier. En fin au delà des territoires, contribuer à un environnement politique favorable, lutter contre les trafiquants et réduire la demande internationale en produits sauvages.
L’approche stratégique de l’Union européenne pour la conservation de la nature en Afrique prévoit des appuis in situ aux territoires prioritaires, le management de terrain, le renforcement des instruments juridiques et le monitoring. Cependant, elle relève également la nécessité de travailler avec tous les pays en convergeant vers les partenariats « sécurité & conservation ».
Liens avec la RDC
Concernant la République démocratique du Congo, des territoires prioritaires transfrontaliers et quelques territoires prioritaires identifiés, notamment le Grand Virunga, le Garamba/Bilue-Uéré /Souther/Chinko sont une priorité dans l’exécution de cette stratégie.
Pour le Directeur Général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Cosma Wilungula, cette approche stratégique va apporter des réponses aux problèmes épineux de la prise en compte de désidératas des communautés qui vivent au tour des aires protégées.
« L’Union européenne est le premier partenaire de la conservation de la nature dans notre pays. Nous sommes très satisfaits de constater que notre partenaire va au-delà des éléphants pour rencontrer les besoins réels des populations congolaises vivant au tour des aires protégées. Avec 50% des investissements qui seront orientés spécifiquement vers ces communautés, ceci pourra contribuer sensiblement à l’amélioration des conditions de vie de ces populations. Ce qui réduira la pression qu’elles exercent sur la biodiversité », a-t-il déclaré.
Rappelons que les leçons tirées des expériences du terrain ont permis aux experts de l’Union européenne de définir les déterminants qui induisent les menaces clé. C’est spécifiquement la croissance démographique, la mauvaise gouvernance et indifférence politique, l’insécurité foncière, les conflits ainsi que les changements climatiques.
Ces expériences ont en conclusion démontré que les projet de conservation échouent sur la socio-économique communautaire. Et que l’application des lois sur la nature nécessite un suivi judiciaire, car la seule application des lois ne résoudra pas la crise du gibier à long terme.
Notez que cette approche stratégique concerne 78 paysages clé de conservation qui représentent 350 aires protégées d’Afrique.
Jennifer LABARRE
Un commentaire sur “Biodiversité : l’Union européenne présente son approche stratégique pour la conservation en Afrique”
La satisfaction de M. Wilungula devrait reposer sur une évaluation chiffrée de l’apport de l’UE en termes de réponses aux besoins des communautés locales pour une réduction sensible de leur pression sur les aires protégées. Avant et au-delà des éléphants, il y a l’ HOMME