Deux mois après la note circulaire prise par le Ministre de l’Environnement et développement durable, les lignes bougent. C’est ce qu’indique le rapport à mi-parcours d’une mission conjointe composée des acteurs de la société civile environnementale, les experts de l’administration forestière et autres services étatiques recrutés pour la cause. Cette note circulaire rappelait le strict respect de l’interdiction d’exploitation, vente et sciage dans les ports de Kinkole, le long et dans les ilots du fleuve Congo.
« On est entrain de mettre fin quoique lentement et sûrement à la criminalité forestière. Si aujourd’hui quelqu’un se rend dans les ports de Kinkole, il va trouver des grumes illégales saisies. Leurs propriétaires doivent payer les pénalités », a indiqué le chargé de missions du Ministre de l’Environnement, Richard Ilunga Bishalanga.
A l’en croire, il y’a une grande évolution, car les criminels forestiers se sentent désormais coincés et menacés. « Dans la suite de temps, nous allons amenuiser la criminalité forestière dans ces ports », a-t-il lancé.
Dans la même logique, la CNCEIB (Coalition Nationale Contre l’Exploitation Illégale du Bois), encourage le ministère de l’Environnement et Développement durable et ses services à poursuivre cet effort, afin d’assainir et remettre de l’ordre dans ce secteur jadis caractérisé par des faits flagrants de violation de la loi forestière.
« Nous pouvons dire qu’il y a effectivement des avancées depuis que des missions se multiplient à Kinkole. On est maintenant en face des personnes sensibilisées, mobilisées et prêtent aller de l’avant. Nous sentons dans le chef des acteurs impliqués la volonté de voir les choses s’améliorer dans l’esprit des exigences de la note circulaire du Ministre Claude Nyamugabo », a affirmé Philippe Nzita, secrétaire exécutif de la CNCEIB.
Il y a cependant lieu de multiplier les rencontres et maintenir la sensibilisation et l’élan, soutien la CNCEIB. Cette organisation de la société civile estime qu’il est important d’organiser ces exploitants forestiers artisanaux en coopérative. Cela aidera à lutter efficacement contre l’exploitation illégale du bois tant décriée.
« Depuis le passage du ministre, il s’observe une amélioration par rapport au respect des mesures prises dans la note circulaire. Tous les bois saisis sont en place. Ces décisions doivent être soutenues par la société civile impliquée dans le monitoring forestier et toutes les parties prenantes du secteur pour appuyer efficacement la lutte contre l’exploitation illégale artisanale de bois d’oeuvre qui est de plus en plus croissante selon les nombreux rapports publiés et qui menace dangereusement nos forêts », a indiqué pour sa part Essylot Lubala, coordonnateur de l’OGF (Observatoire de la gouvernance forestière).
Au regard de la situation actuelle, les acteurs de la société civile environnementale recommande que le contrôle forestier se fasse en amont comme en aval. La mission conjointe se poursuit dans les ports de Kinkole. Bien avant la clôture de cette descente, la délégation devra se rendre dans les îlots pour sensibiliser et procéder au contrôle forestier pour se rendre compte de l’effectivité de l’application de la note circulaire du ministre.
À la fin de cette mission, l’équipe déposera au ministre de tutelle, un rapport complet avec des observations assorties des recommandations susceptibles d’aider à améliorer davantage la gestion du secteur d’exploitation artisanale du bois d’oeuvre à Kinshasa particulière et en RDC en général.
Alfred NTUMBA