Environnement : Claude Nyamugabo, « des actes qui parlent mieux que la parole ?»

Il est l’un des ministres du premier gouvernement Ilunga Ilunkamba qui a démarré sa mandature avec beaucoup de critiques. Claude Nyamugabo Bazibuhe, ancien gouverneur du Sud-Kivu sa province natale, a remplacé Ami Ambatobe à la tête du Ministère de l’Environnement et Développement durable. Une succession très controversée par le fait que son prédécesseur, originaire de la même province que lui, avait géré de manière cavalière ce ministère, avec une gouvernance jugée opaque et scandaleuse par les activistes de l’environnement. Depuis, chaque locataire qui devrait se présenter à ce ministère, est d’office dans l’oeil du cyclone.

Claude Nyamugabo, Ministre de l’Environnement et Développement durable, lors de la restitution de la COP25, à Kinshasa.

Si sa gestion de la province du Sud-Kivu a été la trame de toute critique, ses premiers jours à la tête de ce ministère l’ont été également. Que ce soit dans l’administration, ou au sein de la société civile environnementale, les critiques foisonnaient de tout bord.

Était-ce là une façon de forger la nouvelle personnalité, cadre du Front Commun pour le Congo (FCC)? Au début, rien ne pouvait tout dire sur les motivations des uns et le desamour des autres.

D’une part, des aigris envieux voulaient à tout prix marquer leur coup à tord ou à raison. D’autre, ces sont les activistes de la société civile environnementale qui se sentant déçus par Ambatobe, voulaient à tout prix avoir le contrôle du nouveau locataire de l’avenue Iléo, dans le quartier huppé de la Gombe.

Face à ce qui s’apparentait à l’acharnement, l’actuel ministre avait visiblement choisi d’y opposer le silence et les actes concrets. « Je suis un enfant de Dieu. Ceux qui se considèrent comme mes ennemis seront mes amis. Je travaillerais avec la société civile, moi même étant le fruit de celle-ci », me confiait le ministre dans son cabinet, quelques jours après sa prise de fonctions.

Quelques mois après, est apparue la problématique de l’attribution ou ré-attribution de neuf concessions forestières aux sociétés chinoises. Pour la société civile environnementale, il s’agit manifestement d’une violation du moratoire. Mais hélas, pour le ministre il s’agit plutôt d’un acte administratif de changement de propriétaire des concessions.

« Je suis venu à la tête de ce ministère pour instaurer la bonne gouvernance. Les partenaires m’ont fait confiance, et je ne les trahirais pas. Quand à l’attribution des concessions appartenant au domaine privé de l’Etat, la loi est claire. Si cela pourrait arriver pendant mon mandat, nous lancerons l’offre comme l’exige la loi, et les entreprises pourront candidater en toute transparence », avait-il précisé dans une entrevue exclusive accordée à Environews RDC.

La volonté de mieux faire

Malgré les critiques, le ministre de l’Environnement et Développement durable n’a pas cédé à ce que l’on peut considérer comme de provocations. Manifestement, il a affiché sa determination à faire mieux pour redorer l’image ternie de ce ministère. Des actions concrètes se sont succédées. Pour la première sous le leadership de Nyamugabo, la RDC pourrait disposait d’une politique forestière. Un instrument essentiel pour planifier le développement de ce secteur.

« Pour moi les actions d’éclat du ministre sont entre autres, sa volonté de doter le pays d’une politique forestière. La lute contre l’exploitation artisanale illégale du bois d’oeuvre et la bonne communication avec la société civile », commente Essylot Lubala, coordonateur de l’OGF (Observatoire de la gouvernante forestière).

Un point de vue partagé par plusieurs autres acteurs de la société civile qui l’encouragent à poursuivre dans cette lancée. « Le Ministre actuel, Claude Nyamugabo a la volonté de mieux faire, nous le sentons par son dévouement, engagement et ouverture d’esprit avec les acteurs clés, notamment la société civile », se félicite Philippe Nzita, secrétaire exécutif de la CNCEIB. « La société civile à travers la CNCEIB l’encourage à aller de l’avant ».

Par contre la CNCEIB l’invite à lancer un vaste programme national de contrôle forestier pour voir si les entreprises qui exploitent le bois en RDC travaillent dans le respect strict des prescrits du code forestier et de ses mesures d’applications.

La détermination à atteindre des objectifs

Le projet de réduction de la déforestation par l’usage du gaz domestique dans les grandes villes et agglomérations est aussi une activité à capitaliser et placer à l’actif du ministre de l’Environnement et Développement durable.

Depuis, l’ancien gouverneur du Sud Kivu marque ses points et gagne la confiance des parties prenantes. En diplomate aguerri, Claude Nyamugabo s’est illustré par son esprit d’écoute et sa sensibilité aux doléances présentées souvent pour rédynamiser le secteur des forêts en particulier et celui de l’environnement général.

« Claude Nyamugabo que nous avons connu dans notre province, n’est pas celui que nous voyons aujourd’hui à la tête du ministère de l’environnement », indique Josué Aruna, membre de la SOCEARICO-SUD Kivu.

Pour cet acteur de la société civile, l’interêt que le ministre accorde aux questions de l’environnement et des forêts le place en position très confortable. Il représente aujourd’hui, le profil idéal pour ce ministère qui a tant souffert de dirigeants. « Sa réponse prompte à notre plaidoyer sur l’exploitation illégale du bois rouge dans le Sud Kivu en est un exemple éloquent », renchérit-il.

Notons par ailleurs, que le ministre de l’environnement et Développement durable ne ménage aucun effort pour faire prévaloir les intérêts de la RDC face aux partenaires financiers et techniques. Nyamugabo se bat pour une véritable reconnaissance du rôle que jouent les forêts de la RDC dans la lutte contre le réchauffement climatique, et voudrait bien que ce rôle soit reconnu et compensé par les financements des projets susceptibles d’apporter le développent des communautés locales et les peuples autochtones.

Les actions du ministre repris dans cet article ne sont pas exhaustives. Néanmoins, une année environ après sa prise de fonctions, les actions menées par l’actuel locataire méritent mieux des encouragements et le soutien. Comme pour dire, que quand ça ne va pas, l’on dénonce et quand ça marche il faut encourager.

Alfred NTUMBA

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