Le tabagisme reste un facteur de risque connu pour de nombreuses infections respiratoires notamment cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires et le diabète. Le tabac augmente la gravité des maladies respiratoires. Chaque 31 mai, le monde célèbre la journée mondiale sans tabac. L’ONG ILDI (Initiative Locale pour le Développement Intégré), a saisi cette occasion pour exiger du gouvernement congolais plus d’investissment en vue de lutter efficacement contre le tabagisme.
« Il a été démontré noir sur blanc au cours des ateliers multipartites, les conférences de presses et des fiches d’information que le tabagisme constituerait un danger à la population à cause de la porosité de ses frontières favorisant l’entrée sur le territoire national des produits du tabac fruit de la contrebande », a indiqué Godefroid Mboyo, chargé de projets au sein de cette organisation.
Pour l’ILDI, l’Etat congolais devrait renforcer sa lutte anti tabac en renforçant la sécurité aux frontières qui constituent la porte d’entrée des produit de la contrebande.
« La faible taxation des droits des accises au produits du tabac a montré également les limites pour la RDC de vaincre le tabagisme de sa dangerosité dans la vie des populations. La mauvaise gouvernance des services d’assiette concernés, la non ratification du protocole de l’OMS sur l’élimination du commerce illicite des produits du tabac et le manque des sanctions transactionnelles au niveau de la loi sont parmi les goulots d’étranglement qui rendent la lutte inefficace et ne facilite pas les acteurs de la société civile congolaise de bien mener le plaidoyer », a-t-il précisé.
L’ILDI plaide pour la prise en considération de la lutte anti tabac dans les différentes politiques nationales, notamment en inscrivant cette problématique dans le budget de l’Etat. Elle s’inquiète par ailleurs de l’attention accordée au tabac qui aujourd’hui est à la portée de tout le monde. « Comme le pays est en lock-out complet et partiel pendant des mois et l’économie nationale presque en souffrance, le contrôle de l’usage du tabac reste très pertinent en cette période de pandémie ; le tabac reste dans le monde la première cause de décès évitable de huit millions de personnes chaque année selon l’OMS », a informé Monsieur Mboyo.
Plus particulièrement dans cette période de COVID-19, l’Etat devrait renforcer la vigilance car les fumeurs sont plus exposés au coronavirus du fait de la, présence des antécédents dus au tabagisme. Les actions de plaidoyer menées par la société civile auprès du gouvernement ont convaincu le parlement congolais à voter cette loi sur la santé en 2018. Cependant, cette loi souffre à ce jour des mesures d’application qui la rend moins efficace et quasi inexistante.
« Il a fallu 13 ans pour que le pays se dote d’une loi n° 18/035 du 13 décembre 2018 fixant les principes fondamentaux relatifs à l’organisation de la santé publique où l’en trouve des dispositifs à la lutte anti-tabac protégeant la population contre le tabagisme et d’un nouveau code des accises intégrant certaines recommandations de l’OMS notamment l’augmentation de la taxation des droits d’accises spécifiques et ad valorem, l’interdiction de la publicité sur le tabac, la prises en compte des cigarettes électroniques et la pipe à eau », note l’ONG dans un communiqué.
L’Initiative Locale pour le Développement Intégré (ILDI) joint sa voix pour célébrer la Journée Mondiale Sans Tabac 2020 avec le thème « PROTEGER LES JEUNES » et interpelle le gouvernement sur la mise en œuvre efficace de ses responsabilités conformément aux recommandations de l’OMS. Comme a déclaré le Président Matt Myers de la Campagne pour les enfants sans tabac « votre âge n’a pas d’importance si vos poumons sont compromis ».
Notons par ailleurs que la lutte contre le tabac en République Démocratique du Congo (RDC) a vu le jour il y a bientôt deux décennies, cela malgré la ratification de la convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) par la RDC en 2005. En rapport avec le thème choisi cette année, les résultats de l’enquête sur le tabagisme chez les jeunes (GYTS) réalisée en 2008 par le Ministère de la Santé Publique avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans le milieu scolaire à Kinshasa et à Lubumbashi auprès des élèves de 13 à 15 ans avait eu à démontré le problème : 19,5 % des élèves avaient déjà fumé la cigarette, dont 27,5 des garçons et 9 % des filles ; 28,9 % utilisent actuellement d’autres produits du tabac, dont 29,3 % des garçons et 27,6% des filles.
Alfred NTUMBA