Climat : La République démocratique du Congo va renforcer sa transparence climatique

La République Démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé son engagement en faveur de la transparence climatique, une étape cruciale pour respecter ses obligations découlant de l’Accord de Paris. Lors du lancement du système national de transparence axé sur l’inventaire et le suivi de la Contribution Déterminée Nationale (CDN), la ministre d’État, ministre de l’Environnement et Développement durable, Eve Bazaiba, a souligné l’importance de la collecte et de la communication de données climatiques fiables pour le pays. Cette démarche vise à honorer les engagements pris dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. L’événement s’est déroulé le mardi 3 juin à Kinshasa.

« La transparence climatique représente une valeur ajoutée stratégique pour le pays, allant au-delà d’une simple exigence administrative. Cette transparence accrue renforcera la crédibilité des actions gouvernementales et servira de levier essentiel pour mobiliser la finance climatique », a déclaré Madame Bazaiba.

Benjamin Toirambe, secrétaire général à l’Environnement, a ajouté que « le succès de ce système dépendra de la mobilisation de toutes les parties prenantes ». Il a insisté sur la nécessité d’élaborer un tableau de bord national alimenté par des données sectorielles et une gouvernance énergétique efficace.

La RDC bénéficiera du soutien de l’Initiative pour la Transparence de l’Action Climatique (ICAT) pour affiner son processus. Pour les bailleurs de fonds et les membres de cette initiative, la transparence est essentielle au développement économique et à la mise en œuvre des engagements climatiques. La RDC est invitée à adhérer à cette démarche, à l’instar de tous les pays signataires des Accords de Paris.

« Cette transparence climatique est également un enjeu majeur pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. La RDC doit rendre compte de ses actions en matière de changement climatique, y compris la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux impacts du changement climatique. C’est un modèle universel pour faciliter la collecte et la communication des Contributions Déterminées Nationales des États », a précisé la manager de l’ICAT, Lucia Cortina Correa.

Martine Badibanga, Point Focal pour la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a insisté sur la nécessité de suivre cette démarche qui consiste à répertorier tous les projets en cours dans le pays afin de créer une plateforme nationale de transparence, incluant un site internet pour centraliser les données collectées.

« Nous devons vérifier tous les projets en cours en RDC et tous les fonds du pays souscrits dans le cadre des projets REDD. Nous devons être capables d’élaborer une feuille de route pour mettre en place une plateforme nationale de transparence. Un site internet servira également de bibliothèque virtuelle des données collectées, traitées, évaluées et analysées », a-t-elle souligné.

Le rôle de la Société civile environnementale

La société civile environnementale considère ce projet comme structurant et réalisable. Chaque organisation est appelée à jouer un rôle pour contribuer au succès du pays dans la soumission de sa Contribution Déterminée Nationale.

« Nous saluons cette initiative de la Convention. Il est essentiel de s’assurer que les données présentées soient exactes afin de garantir que le paiement s’effectue en fonction des efforts consentis par les États et les autres entités. Une année de projet pour quel impact ? Que le MEDD capitalise le modèle développé par l’ITIE pour les secteurs extractifs, dont les forêts sont une ressource considérée », a mentionné Blaise Mudodosi, expert national sur la question des droits forestiers et des sauvegardes REDD+.

Pour ce co-fondateur de l’ONG Actions pour la Promotion et Protection des Peuples et Espèces Menacés, la Contribution Nationale Déterminée de la RDC a de fortes chances d’être soutenue à plus de 80% par des financements externes. « Tout cela sera possible grâce à une bonne gestion et une communication efficace, et les bailleurs auront confiance en notre gouvernement dans ce processus ».

En intégrant la transparence climatique dans ses engagements internationaux, la RDC vise à renforcer la confiance des investisseurs, à faciliter l’accès aux financements climatiques et à garantir l’efficacité de ses actions contre le changement climatique.

Albert MUANDA

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre newsletter pour vous tenir au courant de nos activités.

You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again.