Avec son nouvel album intitulé « KINIATA », le groupe musical écologique Kin’Gongolo propose une fusion musicale inédite, mêlant rythmes traditionnels congolais et sonorités urbaines. Composé de 11 titres, cet album, présenté au public congolais le samedi 24 mai, incarne l’ambition du groupe de réinventer la musique congolaise à l’aide d’instruments fabriqués à la main à partir de matériaux recyclés – assemblages créatifs de métal, conserves et plastique. Une démarche artistique engagée au service de l’environnement.

« Nous avons été inspirés par un aîné qui recyclait des objets pour créer des instruments. Nous portons un message éco-artistique, luttant contre la pollution de l’environnement et de la planète. Nous sommes convaincus qu’il est de notre responsabilité de mettre fin aux déchets sous toutes leurs formes dans le monde », a déclaré Djino Bass, le directeur artistique du groupe.

En utilisant ces instruments faits maison, Kin’Gongolo captive l’attention des mélomanes au restaurant Inzia, où leurs sonorités vibrantes rendent hommage aux travailleurs ambulants et à la jeunesse kinoise. Nathalie Fodderie, gestionnaire du restaurant Inzia, souligne l’importance de cette démarche : « Il ne suffit pas pour un artiste de chanter l’environnement. Ce groupe agit concrètement en recyclant tout en nous offrant un moment de détente. Le plus important est que ces musiciens écolos sensibilisent la jeunesse au fait que les déchets ont de la valeur. Imaginons que de nombreux autres groupes de ce genre voient le jour, car le talent ne manque pas en RDC. L’idée est originale et novatrice, une véritable démarcation. Partout où ils sont passés, les gens ont été enthousiastes de découvrir un groupe musical qui se produit avec des instruments recyclés. De plus, la sonorité est magique et agréable. »

Kin’Gongolo transforme le chaos urbain en une symphonie unique, un mélange d’Afro-pop, de punk congolais et d’électro expérimentale. Ce groupe de cinq membres a déjà conquis des scènes internationales avec des instruments créatifs tels que des guitares à une ou deux cordes fabriquées à partir de marmites, des percussions à base de bouteilles de détergent et même un écran de télévision servant de caisse de résonance.

« Nous rendons hommage aux travailleurs congolais, en particulier aux vendeurs de rue, tout en défendant l’écologie. Notre message est essentiel : il est possible de faire de la musique avec les instruments que nous fabriquons nous-mêmes. Cette démarche s’inscrit directement dans une logique de recyclage. Nous voulons montrer qu’il est possible de réaliser de grandes choses avec peu de moyens. D’ailleurs, le nom de notre album, ‘Kiniata’, fait référence à un son particulier, illustrant notre engagement artistique, social et environnemental », explique Djino Bass.

« Kingongolo kiniata » évoque le son produit par une boîte de conserve frappée par une bouteille, tandis que « Kiniata » signifie « écraser » en lingala, un condensé du « son qui écrase ». Fort de ses performances à travers le monde, Kin’Gongolo s’apprête à entamer une tournée en Europe, en Asie et en Amérique, tout en continuant à porter un message de paix et de dignité pour le peuple congolais.

Albert MUANDA