Le Forum multi-acteurs sur le développement de la Communication et de l’information environnementale dans le bassin du Congo (FOMADECIE-BC) a inauguré sa première édition ce mardi 22 avril 2025 à Brazzaville. Cette initiative vise à redéfinir la communication environnementale en Afrique centrale. Pendant trois jours, les participants analyseront les enjeux, les défis et les opportunités d’une communication adaptée aux attentes des décideurs politiques, des bailleurs de fonds, des communautés locales et des peuples autochtones, dans le but de protéger la biodiversité exceptionnelle du bassin du Congo, premier massif forestier tropical du monde.
La communication est un outil stratégique essentiel dans la géopolitique environnementale mondiale. Selon Chouaïbou Nchoutpouen, secrétaire exécutif adjoint de la COMIFAC, les États qui maîtrisent leur communication influencent les grandes décisions relatives aux ressources naturelles, à la biodiversité et au climat.
« La communication est le quatrième pouvoir. Or, dans le domaine de l’environnement, nous n’utilisons pas suffisamment ce pouvoir pour mettre en lumière le bassin du Congo, sa richesse biologique et les services écosystémiques qu’il rend à la planète », a-t-il déploré.
Les discussions de la première journée ont souligné le manque de reconnaissance du bassin du Congo par rapport aux autres grands bassins forestiers mondiaux. Cette situation expliquerait en partie les difficultés de l’Afrique centrale à attirer des financements climatiques substantiels.
« Le bassin du Congo se situe en bas de l’échelle par rapport aux autres bassins forestiers. À ce jour, seuls 16% des financements ont été captés dans la sous-région. L’aide publique au développement est principalement fournie par l’Allemagne et l’Union européenne », a indiqué Richard Aba’a Aty, expert senior au CIFOR-ICRAF.
D’après lui, seuls la RDC et le Rwanda ont réussi à attirer la majeure partie de l’aide au développement entre 2017 et 2024. Une étude du CIFOR-ICRAF, évoquée lors de cette journée, révèle également que les pays du bassin du Congo ont une capacité limitée à absorber les financements. L’étude a notamment mis en évidence une réduction significative des lignes budgétaires dédiées à la recherche et au renforcement des capacités.
Il est donc crucial que le bassin du Congo joue pleinement son rôle, non seulement en tant que premier poumon vert de la planète, mais aussi comme pôle de connaissances et de richesses. Cela passe par une sensibilisation accrue des décideurs à tous les niveaux, d’où l’importance de ce forum.
Pour Raoul Siemeni, initiateur du forum, il s’agit d’un rêve et d’une vision ambitieuse pour ce vaste massif forestier. « Nous croyons en ce rêve, compte tenu de l’engagement des acteurs du pouvoir public, du secteur privé, des organisations de la société civile et des bailleurs de fonds à soutenir notre travail, qui est jusqu’à présent peu valorisé », a-t-il souligné. « À l’issue de ce forum, nous espérons que des mesures seront prises pour adopter des positions stratégiques qui favoriseront une collaboration avec tous les projets et programmes mis en œuvre dans le bassin du Congo. »
Depuis Brazzaville, Alfredo Prince NTUMBA