La Coalition des femmes leaders pour l’environnement et le développement durable (CFLEDD) en collaboration avec le Centre Pulitzer ont mobilisé les femmes congolaises à jouer leur rôle dans la gestion foncière. Au cours d’un atelier de réflexion organisé à Kinshasa, ce mardi 25 mars, les femmes leaders et celles des communautés ont été invitées à présenter des propositions et stratégies susceptibles de positionner les femmes de la République démocratique du Congo comme des leaders incontournables dans la gestion des forêts et du climat.
« Nous avons appelé les parties prenantes pour qu’on puisse regarder le travail que nous sommes en train d’implémenter sur le terrain. Recevoir d’elles les recommandations, les suggestions, les propositions pour améliorer notre façon d’intervenir sur le terrain et de travailler avec la femme et de travailler aussi avec les hommes et autre mesure sur comment nous devons collaborer avec les institutions du pays », a déclaré la coordonnatrice de CFLEDD, Dorothée Lisenga.
Collaborateur de cette activité, le Pulitzer Center appui la CFLEDD sur la prise en compte de l’inclusion de la femme congolaise dans les mécanismes de lutte contre le changement climatique. La Transparence et la gouvernance, particulièrement dans les mécanismes de la préservation forestière, était à la fois l’une de thématiques clés et une initiative à part entière du Pulitzer Center au cours de ses assises.
« Des reportages des journalistes du Pulitzer Center ont mis en lumière le leadership, la connaissance et l’activisme des femmes en matière de gouvernance forestière. La table-ronde multi acteurs sur le rôle des femmes dans la gouvernance forestière et climatique en République démocratique du Congo se veut une session participative d’expression libre. Nous comptons mettre ensemble les acteurs clés de ces différents mécanismes afin de récolter leur différent point de vue sur la question », peut-on lire.
A en croire la Chargée de programme à la Coalition des Femmes pour l’Environnement et le Développement Durable, Chouchouna Losale, cet atelier a également servi de cadre de discussion pour faire entendre les voix des femmes, exposer, partager et utiliser les reportages du Pulitzer Center pour leur autonomisation, promouvoir l’amélioration de reconnaissance des savoir-faire des femmes dans les domaines d’intervention et à agir pour le changement inclusif.
« Nous avons voulu montrer à tout le monde que la CFLEDD est aussi impliquée dans la question de gestion forestière. On n’est pas venue ici pour chercher une assurance ou quoi. Nous venons plutôt assumer ce qui se dit que la femme est cultivatrice de la forêt. Raison pour laquelle notre plaidoyer va aller dans le sens de chercher à pérenniser nos activités au profit des femmes. Nous demandons aux différentes ambassades, aux différents partenaires, au gouvernement, de faire confiance aux femmes congolaises avec leur atout et leur savoir-faire local », a-t-elle renchéri.
Cette coalition a démontré, à travers les différentes interventions de ses membres, que l’inclusion des femmes dans la gouvernance environnementale est une voie pour améliorer non seulement l’efficacité des politiques de conservation, mais aussi la justice sociale et l’équité. Cette volonté de travailler pour l’accès équitable aux ressources naturelles a été saluée par certains participants présents à cet atelier.
« Sans la femme, il n’y a pas de forêt, sans la femme, il n’y a pas de ressources naturelles. Aujourd’hui, la femme est en train de pratiquer l’agriculture, la transformation, la médecine, vendre et nourrir. Elle ramène l’argent à la maison pour pouvoir subvenir à d’autres besoins. Les femmes sont dans la cueillette et ils savent le faire au bon moment. Pour les générations futures, les femmes sont là à apprendre, les filles, les enfants, les enfants garçons également quoi faire, où le faire, comment le faire », a renseigné la chargée de communication du CAGDFT (Centre d’appui à la gestion directe des forêts tropicales), Jennifer Labarre.
Signalons que les différents membres ont été sensibilisé dans le cadre de ce mois dédié à la femme à réduire la consommation et l’utilisation des bois de chauffe pour contribuer aux efforts consentis par le pays dans la lutte contre le changement climatique. La CFLEDD a procédé à la présentation de quelques pratiques agro-écologiques faites par les femmes.
Albert MUANDA