Le Conseiller Principal du Chef de l’Etat chargé de l’Environnement, urbanisme et mobilité, Tosi Mpanu Mpanu a reçu une délégation de la société civile pour dresser un diagnostic du secteur de l’environnement. Au cours de cette audience organisée le samedi 22 mars, les deux parties ont discuté sur les questions du Couloir vert Kivu-Kinshasa, les blocs pétroliers, et l’intersectorialité des réformes en cours.
« Cette séance de travail nous a permis d’envoyer un message fort pour dire que la porte de cette maison est grandement ouverte. Faire un diagnostic sur l’état du secteur, relever les points préoccupants et identifier les axes pour accélérer l’action et renforcer la gouvernance pour assumer le rôle et crédibiliser notre image auprès des partenaires », a déclaré le CP du chef de l’Etat, Tosi Mpanu Mpanu. « Au cours de mon mandat je ferais un effort de maintenir la politique de la porte ouverte pour apporter au chef de l’Etat des orientations idoines, pour l’aider à atteindre les objectifs notamment le mieux-être de notre population et améliorer la gestion de ce secteur ».
A en croire le chef de la délégation de la société civile, Joseph Bobia Bonkaw, il était important de créer ce cadre d’échange permanent afin d’accompagner le travail du Conseiller spécial du Chef de l’Etat.
« Toutes les réformes du secteur n’avancent pas. La politique forestière est à son draft zéro, l’exploitation industrielle du bois est abusive. Le code forestier est dépassé par rapport à beaucoup de thématiques. La CDN de la RDC ne semble pas évoluer. On a l’impression que la CDN est seulement pour Kinshasa », a-t-il expliqué.
Au sujet de la création du Couloir vert Kivu-Kinshasa, la Société civile dit n’avoir jamais été impliquée ni de près, ni de loin et pourtant ce projet touche aux intérêts des communautés locales et des populations autochtones. « Il y a des failles et des incohérences », ont précisé les membres de la délégation.
La délégation a plaidé pour une requalification de ce processus de création du couloir vert Kivu-Kinshasa, et surtout une la ré-visitation de la loi sur la conservation de la nature révisée, qui selon ces acteurs ne fait aucune mention aux engagements pris par la RDC lors de la COP15. Notamment les dispositions relatives aux autres mesures de conservation efficace (AMCE) pour atteindre la cible 30×30 de la CDB..

« Il faut revenir, faire une requalification de ce projet. Et, voir ensemble comment vont se gérer les autres occupations dans ce couloir, mais aussi comprendre quelle est la vraie vision autour de ce couloir », ont-ils martelé.
Réagissant à leur revendication, le conseiller spécial du chef de l’Etat a précisé qu’il n’a pas encore lu le projet, et ne sait pas donner son avis à ce stade. « Le fait que ce projet soit porté au plus haut niveau par le président c’est déjà très important. Pour moi, nous devons soutenir ce projet et voir comment l’émender, l’améliorer pour qu’elle n’énerve pas les dispositions légales existantes. Ce projet ne sera pas déployé en une seule fois, partout. Il le sera de manière séquencée. Je vais m’imprégner davantage du dossier et voir comment les choses pourront être améliorées. Mais, il faut retenir que la trame générale qui sou tend ce projet est la consolidation de la paix ».
Quant aux blocs pétroliers, la société civile a réitéré ses inquiétudes sur une éventuelle exploitation non respectueuse de l’environnement. Dans le contexte actuel dominé par une très mauvaise gouvernance, cette exploitation pourrait servir à renflouer les poches des individus plutôt que de résoudre les vrais problèmes de la société.
« La démarche du président dans ce sens est de réduire la pauvreté des communautés. La RDC n’a pas pour vocation de sauver la planète », a indiqué Tosi Mpanu Mpanu. « La RDC est un pays solution, mais si celle-ci ne s’accompagne pas de la réduction de la pauvreté, cette solution ne servira à rien. Si l’exploitation pétrolière est menée en toute responsabilité, elle peut répondre au besoin de la réduction de la pauvreté. Mais, il faut qu’il y ait un consensus national autour de cette question de manière dépassionnée et objective ».
Les délégués de la société civile environnementale ont sollicité et obtenu une promesse ferme du conseiller du chef de l’Etat, pour que la prochaine rencontre connaisse la participation des autres collèges notamment celui qui s’occupe des hydrocarbures, mines etc.
« Nous allons transmettre le message à qui de droit et voir ce que cela va donner », a conclu Tosi Mpanu Mpanu. « Nous attendons de vous des inputs et documents sur lesquels nous pouvons nous baser pour donner des recommandations à l’autorité ».
Alfredo Prince NTUMBA