Eau : Au 22ème congrès de l’AAEA, les femmes se sont réunies pour réfléchir sur des solutions durables pour leurs milieux

« Les femmes doivent prendre conscience que les questions d’eau et d’assainissement touchent d’abord les femmes. Alors, elles doivent se mettre en première ligne pour en parler en vue de trouver des solutions durables à ces problèmes. Quand une femme manque d’eau pendant ses mentrues par exemple, cela ne touche pas l’homme; ce n’est pas son quotidien. Comment voulez-vous qu’il y trouve des solutions rapidement?» S’est interrogée Micheline Lawson, Responsable Événement et Marketing de l’AAEA, après avoir participé au Forum des Femmes le dimanche, 16 février 2025 à Kampala.

Ce Forum était basé sur plusieurs thématiques liées à la Femme, en matière d’eau et d’assainissement, entre autres les objectifs et les perspectives des programmes liées aux Objectifs de Développement Durable (ODD6) ; en vue des éventuelles solutions. Ces ODD6 visent à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau. Le sixième objectif vise un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030, en particulier pour les populations vulnérables.

« C’est ma première fois qu’on assiste à ce forum. C’était intéressant. On a interpellé les uns et les autres au leadership. Il faut développer des coachings pour propulser les femmes aux instances de prise de décisions, pour relever le secteur de l’eau et l’assainissement. Il y a des solutions pour aider les femmes telles que l’accompagnement et la communication. Dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, il n’y a pas que des personnes instruites. Il y a aussi des analphabètes mais qui sont des leaders dans leurs communautés. Alors, j’aimerais que pour les autres rencontres, il y ait des représentantes des autres communautés qui sont leaders dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Mais il faut une communication et une sensibilisation de ces femmes pour que chacune joue de sa partition afin que le secteur puisse être mieux considéré. Qu’on se le dise ! l’eau et l’assainissement, c’est la femme ! Alors, il faut que toutes les femmes soient intégrées : celles vivant avec handicap, les vulnérables...» S’est exprimé Léocadie Ouoba, Manager du Programme de Renforcement des capacités en gestion de boues de vidange (ISC-Hub) en Côte d’Ivoire.

Parmi les thèmes abordés dans ce Forum, figurait aussi celui du coaching entre les femmes. Au cours de ces assises, il a été démontré comment les femmes peuvent se positionner dans les instances de prise des décisions, par le travail. Donc, les unes et les autres ont été interpellées au leadership. Pour y parvenir, elles devront développer des coachings en vue de se propulser aux instances de prise de décisions, pour relever le secteur de l’eau et l’assainissement en Afrique. Pour y parvenir, un travail de sensibilisation s’avère nécessaire au niveau des communautés, pour atteindre toutes les couches sociales des femmes. Mais, qui dit sensibilisation dit moyens financiers.

« Les sensibilisations sont trop coûteuses, surtout pour ceux qui sont dans le secteur privé. Alors, nous essayons d’intéresser tout le monde: les organisations internationales, les autorités étatiques et les médias pour qu’on puisse s’associer et créer une synergie pour sensibiliser la population. On a été interpellées sur la productivité. Si l’on veut affronter les hommes au lieu de service, on doit savoir ce qu’on est en train de faire, dans quoi on est.Il faut qu’on essaie de s’organiser, de se former, de s’informer et maitriser nos domaines respectifs en utilisant les nouvelles technologies. » A insisté Diallo Halimatou, Directrice Générale de La Guinéenne de Toilettes (LGT).

Parler du genre et de l’inclusion sociale revient à toucher toutes les problématiques liées directement à la femme, telles que la gestion du temps en rapport avec l’eau et l’assainissement. Le manque d’eau et d’assainissement crée le problème de gestion de temps chez la femme et cela porte préjudice à la femme dans le milieu professionnel.

« Sans l’accès à l’eau et à l’assainissement, la femme n’est pas productive à tous les niveaux. Sans l’assainissement, elle ne peut vaquer correctement à ses occupations ou des activités économiques qui puissent bénéficier à sa famille et à la communauté. Donc, le manque de productivité de la femme est aussi quelque part lié aux problèmes de l’eau et d’assainissement. Ce poids repose plus lourdement sur la femme. Imaginons une femme qui soulève déjà un grand bidon d’eau le matin. Sa journée peut-elle être productive?» A ajouté Léocadie Ouoba.

Chaque femme Africaine a droit à l’eau et aux toilettes dignes

Le réseau panafricain des acteurs à l’assainissement, une association qui regroupe 25 pays africains dont chacun a un réseau local, parmi lesquels l’association de vidange était présent à ce Forum des femmes. C’est une chaîne de valeur, d’assainissement autonome où l’on parle des toilettes. Il s’agit  ici de la collecte, le transport et la valorisation des matières fécales. Des questions qui ont suscitées d’importantes recommandations.

« La toilette est très importante. Cependant, la question de la vidange est aussi très capitale. Si une toilette n’est pas bien faite ou si un ménage n’a pas de toilette, cela va nous impacter tous sur le plan sanitaire. Tout le monde devrait y penser. Ça doit être pris très au sérieux. Il est de ces jeunes filles qui abandonnent l’école par manque de toilettes, surtout lors de leurs menstruations. Quand la toilette n’est pas adaptée pour une jeune fille, elle est obligée de quitter les cours pour rejoindre son domicile. Et cela impacte négativement sur l’éducation de nos enfants. Car, lorsque les gens ont accès aux bonnes toilettes, cela impacte positivement sur leur comportement. Ils apprennent à les utiliser et savent se laver les mains. On peut donc sensibiliser ces ménages. Mais, comment le faire lorsqu’ils n’ont pas de toilette ?», a recommandé la directrice générale de la Guinéenne de Toilettes (LGT).

« En tant que formatrice des filles sur la gestion de leurs menstrues, nous abordons ces questions plusieurs fois. La problématique des menstruations est traitée au quotidien. Mais, il faut l’eau et l’assainissement pour que ces filles gèrent ce problème en milieu scolaire ou communautaire. Elles doivent aussi être éduquées à en parler;  briser ce tabou pour que ces questions de manque d’eau soient connues et traitées. » A ajouté la manager  de ISC-Hub.

Choses qui ont réjoui les cœurs des femmes présentes à ce forum. Elles ont estimé à l’unanimité que c’est vraiment une opportunité de réseautage et d’ambitions; surtout pour les jeunes dames qui viennent d’accéder à ce réseau. Elles ont par ailleurs manifesté le  besoin d’être accompagnées, coachées.

A l’issue de ce forum des femmes, plusieurs d’entre elles oeuvrant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement ont donc pris l’engagement d’aller à  la rencontre des femmes des communautés de leurs pays respectifs car il s’avère qu’elles ont plus besoin d’accéder à ces informations. Chacune devra donc aller mettre en œuvre ces recommandations dans son pays afin de palper les résultats.

L’eau et l’assainissement  ont un lien étroit avec l’hygiène. L’absence d’un assainissement adéquat influe négativement sur l’hygiène. La consommation et l’utilisation d’une eau non potable ainsi qu’un environnement malsain est source des maladies infectueuses chez la femme. Cela crée des infections qui provoquent généralement des pertes vaginales avec des démangeaisons, des rougeurs et parfois une sensation de brûlure et des douleurs au niveau du vagin. Les Experts évoquent également d’autres conséquences plus fâcheuses à savoir: les naissances prématurées, les interruptions des grossesses ou des accouchements avec anomalies.

La République démocratique du Congo, pays où l’accès à l’eau et à l’assainissement demeure un cauchemard pour plus d’une femme, surtout celles des mileux ruraux, n’a enregistré que la présence d’une seule jeune femme à ces assises. Aucune autorité compétente n’était présente.

Sarah MANGAZA

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre newsletter pour vous tenir au courant de nos activités.

You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again.