Climat : Un nexus Eau-Energie-Ecosystèmes pour aider la RDC à mieux gérer ces ressources et accroître sa résilience

Disposer des informations fiables sur les ressources en eau, l’énergie et les écosystèmes est crucial dans le contexte de la République démocratique du Congo, l’un des pays les plus touchés par les effets néfastes des changements climatiques. Le projet nexus Eau-Energie-Écosystèmes (WEEN) lancé ce jour à Kinshasa, vise à aider à la prise de décision sur ces ressources, au niveau national, provincial et local, afin de lutter efficacement contre ce fléau et renforcer la résilience. La cérémonie du lancement de ce projet a eu lieu ce vendredi, 24 janvier.

« La mise en œuvre de ce projet nexus eau-énergie-écosystèmes est une véritable preuve de l’interdisciplinarité dans la gestion des ressources en eau.  Ces trois éléments sont intimement liés à la quantité et la qualité des ressources en eau. Nous devons travailler ensemble pour cheminer à la collecte des données pour que ce projet soit un projet nous apporte des outils qui peuvent nous aider à lutter contre le changement climatique et améliorer les conditions de vie de nos populations », a déclaré Benjamin Toirambe, secrétaire général à l’Environnement et développement durable.  

Le projet WEEN est financé à hauteur de 4,9 millions d’euros par l’Initiative Internationale pour le Climat (IKI) à travers le Ministère fédéral allemand de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Sécurité Nucléaire et de la Protection des Consommateurs (BMUV) et mise en œuvre avec l’appui de la GIZ. Dans sa phase pilote, il sera exécuté dans la province du Maniema, durant 3 ans.

Sa mise en œuvre sera axée sur l’approche scientifique. Toutes les données dans les trois secteurs seront collectées dans une base de données facilement accessible et compréhensible, à partir de laquelle des calculs scientifiques sont effectués à l’aide de modèles sur les effets des changements climatiques. Des groupes Nexus, composés de tous les groupes de population et formés de manière approfondie dans ce domaine par le projet, évaluent les liens entre les trois secteurs et utilisent ces connaissances pour identifier les mesures et les politiques les plus pertinentes.

« Nous avons la loi sur l’eau, et nous sommes en train de nous battre pour formuler ses mesures d’application. Nous devons arriver à donner une certaine priorisation des usages de l’eau. Nous devons formuler des recommandations et une ligne directrice pour pouvoir protéger les écosystèmes aquatiques et utiliser l’eau pour d’autres fins. Ce nexus va nous donner des éléments importants pour appuyer la politique nationale de gestion des ressources en eau », a révélé le professeur Raphaël Tshimanga, coordonnateur du CRREBaC (Centre de recherche sur les ressources en eau du bassin du Congo).

En RDC, l’énergie domestique provient principalement de la biomasse forestière. Ce recours au bois-énergie accroît la pression sur les écosystèmes. Pour faire face à ce défi énergétique, le pays développe notamment des projets hydroélectriques. Ceci nécessite de nouvelles approches en matière de prise de décision pour garantir que l’utilisation de ces ressources est alignée sur les objectifs de développement durable et de lutte contre les changements climatiques.

A en croire les organisateurs, la province de Maniema a été choisie pour l’exécution de ce projet dans sa phase pilote. A en croire le chef du projet, ce choix est justifié par le fait que cette province dispose des infrastructures nécessaires mises en place dans le cadre de l’intervention de la GIZ (Coopération allemande), et une collaboration étroite avec cette province depuis plusieurs décennies.

« Dans 3 ans, nous espérons avoir cet outil en ligne pour aider les autorités à prendre la décision. Entre temps, on va discuter avec les bailleurs de fonds et autres co-financeurs pour voir si l’on pourra prolonger ce projet », a indiqué Hartmut Behrend, conseiller technique principal, chef du projet WEEN.

Le projet nexus Eau-Energi-Ecosystème connaît la participation de plusieurs centres et organisations qui produisent des données sur ces trois secteurs. C’est le cas du CRRBaC, qui apportera son expertise dans le domaine des ressources en eau. « Le CRRBaC par ses recherches a produit beaucoup des données utilisées pour pouvoir contribuer à ce nexus. Il va aussi fournir son expertise dans la collecte, l’analyse des données et l’appui à l’orientation politique », a précisé Raphael Tshimanga.

Il sied de signaler que le nexus est une approche holistique de la coordination de plusieurs secteurs d’activité qui ont des interactions. Le nexus Eau-Energie-Écosystèmes devra contribuer à la gestion efficiente de ces ressources vitales de la RD Congo.

Alfredo Prince NTUMBA

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