Depuis quelques années, des voix se sont levées pour décrier les faiblesses constatées dans la loi 14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité. Pour certains experts, cette loi ne s’adaptent plus aux réalités de ce secteur, d’autant plus qu’elle ne prenait pas en charge d’autres formes d’énergies, et que les mesures d’applications de cette loi n’ont pas permis son effectivité dans le temps et dans l’espace. A ce jour, une proposition modifiant et complétant la loi sus évoquée a été déposée à la chambre basse du parlement. Elle pourra être débattue lors de la session de mars 2025.
Ingénieur Idris Mufuka Kudiye, expert en management des systèmes énergétiques et énergies renouvelables pense que cette initiative prise par le ministre vient rencontrer ses attentes et celles d’autres acteurs évoluant dans ce secteur.
« Ce projet de modification de la loi 14/011 est une bonne initiative que nous avions toujours réclamée, du fait qu’elle présentait beaucoup de faiblesses. Nous félicitons le ministre des ressources hydrauliques et électricité, surtout pour la prise en compte des autres formes des énergies renouvelables à part l’hydroélectricité dans cette nouvelle version de la loi », a-t-il déclaré.
Selon cet expert, la prise en compte également de la promotion et de l’exploitation de l’hydrogène vert comme vecteur énergétique et l’unique solution pour la problématique d’intermittence dans le cadre du stockage de l’énergie électrique est une avancé très significative pour le développement du secteur énergétique de la RDC, et une opportunité d’incitation des investissements tant nationaux qu’internationaux.
« Nous sommes également satisfaits du fait que le cadre institutionnel du secteur de l’électricité est élargi en y ajoutant les services du guichet unique et celui de dispatching des flux énergétiques partant de la production, transport jusqu’à la consommation. Ces deux structures vont atténuer les conflits entre acteurs du secteur et favoriser la traçabilité en toute transparence sur la question des redevances et financement des énergies en République démocratique du Congo d’une part, et appuyer les opérateurs privés porteurs des projets d’électrification en termes des subvention, interconnexion aux réseaux locaux et octroi de périmètres de distribution intégrale, d’autre part », a-t-il rencheri.
Par ailleurs, pour rendre efficace cette loi, l’expert propose que celle-ci soit appuyée par des mesures d’accompagnement réalistes. Il faudrait donc, organiser des sessions de clarification des missions et responsabilités entre le Secrétariat général aux ressources hydrauliques et électricité, l’ANSER, l’ARE, le Guichet unique du secteur de l’électricité, le service de dispatching et les gouvernements provinciaux afin d’éviter le chevauchements et promouvoir la synergie, pour booster le développement de l’industrie énergétique du pays.
Il a saisi l’occasion pour inviter l’Assemblée nationale à intégrer dans cette loi modifiée, la création d’un Fonds national de maintenance des ouvrages énergétiques, un instrument idéal pour assurer la durabilité du secteur et relever le défi de l’électrification totale de la République démocratique du Congo.
Alfredo Prince NTUMBA