Conservation : Les organisations de la société civile environnementale demandent au gouvernement de fusionner les projets de révision de la loi n°14/003 au Parlement

Les organisations de la société civile environnementale et des peuples autochtones pygmées ont dans une déclaration commune, demandé au gouvernement Suminwa, aux députés et sénateurs de la République démocratique du Congo de fusionner les propositions de loi du député national Célestin Ingelemba Bokuwe et celle relative à la création du couloir vert Kivu Kinshasa.  Ils ont indiqué que le document proposé par cet élu de la circonscription de Monkoto dans la province de la Tshuapa est porteur de certains principes modernes posés par les instruments internationaux ratifiés par la RDC. Ils ont émis cette opinion au cours d’une conférence de presse organisée le samedi 14 décembre à Kinshasa. 

Toutes les deux propositions portent sur la révision de la loi n°14/003 du Février 2014 portant conservation de la nature. « Nous avons trouvé pertinent de fusionner la proposition du député national Célestin Ingelemba Bokuwe puisqu’elle vise aussi la correction des certains articles et dispositions faibles en termes d’action dans le secteur de l’environnement. La fusion de deux initiatives permettra que l’on puisse avoir tous les éléments ayant fait l’objet de consultation avec la société civile et réflexions menées avec les députés nationaux sur cette question », a déclaré l’expert du Groupe de travail forêts, Bienvenu Ngoy.

La République Démocratique du Congo a ratifié plusieurs conventions internationales en matière de conservation de la nature. En dépit de ces innovations, la loi 14/003 présente encore des faiblesses qu’il convient de corriger. Ces experts de l’environnement ont encouragé les parlementaires congolais à intégrer les thématiques émergentes notamment les Autres mesures de conservation par zone (AMCE), afin d’assurer non seulement la contribution du pays aux objectifs mondiaux sur la protection de la biodiversité, mais aussi de promouvoir les droits humains des communautés locales et des peuples autochtones.

« La loi sur la conservation de la nature dont il est question ici depuis son adoption, ne s’est pas encore dotée des mesures d’application. La meilleure solution serait de modifier et compléter la loi ou d’achever avec le processus d’élaboration des mesures d’application. Dans un même ministère, nous avons initié deux initiatives qui sont déjà en cours. Il s’agit de la stratégie nationale 30×30, qui est en cours de l’élaboration avec la participation de toutes les parties prenantes grâce à l’appui de WCS, et la Stratégie nationale de conservation en dehors des aires protégées qui est portée par la direction de conservation de la nature avec l’implication de toutes les parties. Nous sommes dans une même maison mais nos entendements ne sont pas les mêmes. Qu’est-ce qui cloche ? », s’est indigné l’assistant technique du Repalef-RDC, Raphaël Mboyo.

Le gouvernement congolais a signifié que le projet de création du couloir vert Kivu-Kinshasa vient renforcer le capital forestier de la République démocratique du Congo.  Les différents membres du cadre de concertation des organisations de la société civile environnementale et des peuples autochtones sur la biodiversité ont demandé aux membres de ce gouvernement d’inscrire cette démarche d’affectation des espaces dans le processus des réformes de la politique nationale d’aménagement du territoire, et du foncier, amorcés depuis plusieurs mois sur l’ensemble du territoire national.

« Le gouvernement veut renforcer le capital forestier de la République démocratique du Congo par la création du couloir vert Kivu-Kinshasa, c’est bien bon mais nous demandons une harmonisation déjà en termes de questionnement pour savoir comment aborder la question avec les deux initiatives. Quelles seront les responsabilités des uns et des autres ? Nous voulons que tous ces processus puissent rimer avec les différentes réformes afin de parler du chemin national, de plans provinciaux et locaux pour le foncier de la République démocratique du Congo. Nous ne pouvons pas passer à côté de ces instruments qui sont développés par le même gouvernement », a expliqué le coordinateur de COSPAB, Joseph itongwa.

Ces acteurs ont suggéré à la première ministre et aux différentes chambres parlementaires de mener des consultations pour s’assurer de l’implication et de la participation de toutes les parties prenantes à cette initiative du couloir vert Kivu-Kinshasa afin d’analyser en profondeur les risques environnementaux et sociaux d’une telle initiative.  Ils ont par ailleurs demandé à ce que la communauté internationale puisse se solidariser avec la RDC face aux différentes menaces qui pèsent sur la biodiversité en RDC.

Albert MUANDA

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