La seizième Conférence des parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a noté la plus grande participation du secteur privé à ces assises. Ce jeudi 5 décembre 2024, à Riyad, en Arabie Saoudite. Cette COP se réjouit de créer une dynamique en faveur de la gestion durable des terres. Il s’agit de l’initiative Business4Land (B4L) de la CNULCD. Cette dynamique a publié un guide pour aider le secteur privé à évaluer les risques de dégradation des terres et à rendre compte des mesures d’atténuation, car 44 milliards de dollars sont menacés par la perte de la nature.
L’appel à l’action de B4L exhorte les entreprises à contribuer à un ou plusieurs des piliers de l’initiative B4L à savoir : promouvoir des pratiques durables dans l’ensemble des opérations commerciales ; soutenir les solutions de financement et plaider en faveur de meilleures politiques de gestion des terres et de l’eau. Grâce à l’initiative B4L, ces assises ont réuni des décideurs de haut niveau et des PDG d’entreprises particulièrement dépendantes de la terre et de l’eau, notamment des entreprises des secteurs de l’agroalimentaire, de la pharmacie, de l’énergie, du textile, des TIC, de la finance et des assurances. La dégradation des terres et la sécheresse représentent des risques graves pour les entreprises et les investisseurs, ce qui signifie qu’il est dans leur intérêt de les atténuer en contribuant aux efforts mondiaux pour des terres saines et une résilience à la sécheresse.
« 44 milliards de dollars, soit plus de la moitié du PIB mondial, sont menacés par la perte de la nature. Il est impératif que les entreprises explorent des innovations qui peuvent stopper et inverser la dégradation des terres tout en ouvrant des opportunités de croissance pour les entreprises. Cela, en collaborant avec les gouvernements et d’autres parties prenantes. Les entreprises peuvent accélérer les progrès en matière de restauration des terres pour un avenir plus résilient pour tous », a insisté Gim Huay Neo, directeur général de 1T.org, Forum économique mondial.
Le B4L est une initiative lancée par la CNULCD plus tôt cette année à Davos, en Suisse, avec InTent, une plateforme capable de mobiliser rapidement un groupe influent et diversifié de décideurs pour le changement, afin d’engager et de soutenir les acteurs privés dans la gestion durable des terres. Elle est soutenue par la présidence de la COP16, le Forum économique mondial, le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, ChangeNOW, la Sustainable Fibre Alliance, la Chambre de commerce internationale et le Pacte mondial des Nations Unies et le Fonds saoudien pour l’environnement.
« La COP16 a attiré la plus grande participation du secteur privé à une COP de la CNULCD à ce jour, ce qui a donné un élan essentiel pour faire de la gestion durable des terres un élément central des stratégies d’entreprise et financières. L’évolution vers des opérations, des chaînes d’approvisionnement et des investissements respectueux de la nature n’est pas seulement une question de durabilité environnementale, mais aussi de rentabilité et de résilience à long terme des entreprises », a déclaré le Secrétaire exécutif de la CNULCD, Ibrahim Thiaw.
Le forum a souligné la nécessité d’aligner les entreprises, les politiques et les finances pour protéger la terre en tant qu’actif essentiel. Les participants ont discuté de la manière de tenir compte des impacts des entreprises sur la terre, de la manière d’atténuer les risques de dégradation des terres, en fixant des objectifs mesurables à la fois dans les opérations directes et dans les chaînes d’approvisionnement, tout en rendant compte des progrès.
« Le secteur privé, qui peut jouer un rôle essentiel dans la transition durable dont nous avons besoin de toute urgence, doit considérer la nature non pas comme une ressource à exploiter mais comme notre système de survie. Le Forum B4L a été l’occasion de forger de nouvelles coalitions pour restaurer les terres et renforcer la résilience. En passant de l’extraction à la collaboration, nous pouvons stimuler les investissements dans des solutions fondées sur la nature qui garantissent la prospérité humaine et la santé planétaire. » A souligné André Hoffmann, membre du comité consultatif de haut niveau de la COP16 et fondateur de InTent.
Notons qu’au deuxième jour de ces assises, des centaines de représentants du secteur privé, des secteurs de la finance, de la mode, de l’agroalimentaire et de l’industrie pharmaceutique, se sont réunis à Riyad, pour discuter de leur rôle dans la gestion durable des terres, des sols et de l’eau. Ils ont répondu à un appel à l’action lancé par la CNULCD à cette COP16. Le Forum B4L a réuni 60 intervenants de haut niveau et 400 invités, parmi lesquels plus de 40 entreprises qui reconnaissent l’urgence de lutter contre la dégradation des terres et la sécheresse, et reconnaissent leur responsabilité dans la garantie de la gestion durable des ressources naturelles en tant qu’ impératif commercial et social.
Sarah MANGAZA