Quelques dizaines de femmes francophones séjournent à Kinshasa. Ces négociatrices viennent de vingt-deux pays francophones d’Afrique et du Caraïbe. Durant 4 jours, elles doivent affûter les armes avant de se déployer dans les négociations climatiques, lors de la 29ème conférence des parties à la CCNUCC (Convention Cadre des Nations unies sur le Changement Climatique), à Baku (Azerbaïdjan). L’atelier de formation a été lancé ce lundi 14 octobre, à Kinshasa.
« La présente formation poursuit trois objectifs. Permettre aux négociatrices et négociateurs francophones de pratiquer les connaissances et outils acquis lors des récentes sessions virtuelles ; renforcer l’équipe des jeunes et des femmes négociatrices de la République démocratique du Congo et de nos pays francophones, … », a informé Cécile Martin Phipps, directrice de l’IFDD (Institut de la Francophonie pour le développement durable).
Pour la ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et développement durable de la RDC, Eve Bazaiba Masudi, la formation des négociateurs francophones, particulièrement les négociatrices permet aux pays membre de la francophonie de jouer un rôle plus affirmé dans les discussions internationales où la maîtrise de l’anglais, reste encore un obstacle.
« Cet effort de renforcement des capacités qui vise à réduire davantage la barrière linguistique est essentiel pour que les pays francophones soient entendus et respectés dans les négociations internationales. Nos populations sont les plus vulnérables aux effets des changements climatiques. Les négociateurs doivent être parfaitement formés pour défendre nos intérêts à la table de négociation. Je suis convaincue qu’avec les outils fournis dans le cadre de cet atelier, chacun de vous aura à contribuer efficacement aux futures décisions internationales », a-t-elle déclaré.
Malgré leur engagement dans les différentes thématiques, la représentativité des femmes dans les négociations climatiques reste tout de même négligeable. Ces femmes désignées par leurs Etats pour participer à cette formation en présentielle, devront lors du sommet de Baku, défendre la position de leurs pays sur des questions spécifiques qui touchent à leurs intérêts.
Les femmes représentent plus de la moitié de la population mondiale. Elles sont vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. Les impliquer dans les négociations permet de faire entendre leur voix.
« Les femmes font partie des personnes les plus impactées au niveau du terrain, en ce qui concerne les effets des changements climatiques. L’idée c’est de renforcer leur place, et le niveau de leur participation dans la délégation des pays francophones », a précisé Issa Bado, spécialiste du programme négociations internationales à l’IFDD.
Notons par ailleurs qu’au cours de cet atelier, l’IFDD et ses partenaires prévoient la mise à disposition de ces femmes, des outils d’aide à la négociation (Guide des négociations, Eguide) et la conduite d’un programme de jumelage entre négociatrices francophones et anglophones. Cette initiative est soutenue financièrement par Environnement et changement climatique Canada, la Principauté de Monaco et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Alfredo Prince NTUMBA