Forêt : Le 2ème Forum de l’apprentissage du Bassin du Congo met un accent sur les Peuples autochtones et les communautés locales

La deuxième édition du Forum régional sur la Conservation et les Droits des Communautés locales et Peuples Autochtones s’est ouvert ce mardi, 8 octobre 2024 à Kinshasa. Ces assises sur l’apprentissage du Bassin du Congo ont pour thème « Droits fonciers des IPLC, Conservation de la nature et marché carbone forestier : que nous apprend la RDC ? ». Elles réunissent les représentants des institutions universitaires et de recherches du bassin du Congo, les organisations locales et autochtones ainsi que les autorités gouvernementales des pays du Bassin du Congo.

Ce Forum a pour but de renforcer et de promouvoir la participation des communautés autochtones et locales, y compris les femmes aux initiatives de conservation et projet de crédit carbone, pour mettre en place un mécanisme de soutien durable à leur intention.

« Au cours de ces assises, nous réfléchirons ensemble sur comment mettre les communautés locales au centre de la gestion des forêts à travers le marché carbone, où le pays a déjà une initiative qui a permis le paiement qui a servi les communautés locales, précisément dans la province de Maï Ndombe, avec ERA Congo. Ces assises nous permettrons donc d’écouter les autres pays de la sous-région qui y participent pour comprendre comment faire face à la problématique de conservation et de marché carbone, en prenant en compte les droits des communautés locales. » A déclaré Théo Gata, Directeur Exécutif du Centre d’Appui à la Gestion des Forêts Tropicales (CAGDFT).

Le bassin du Congo abrite le deuxième plus grand puits de carbone au monde. A ce titre, la transition au-delà de la conservation, de la compensation carbone et des marchés présente à la fois des opportunités et des menaces pour les droits fonciers des communautés autochtones et locales. La croissance rapide des marchés du carbone forestier, motivée par les préoccupations climatiques et les revendications des entreprises en matière de neutralité carbone, a accru la demande de droits fonciers et de droits d’émission de carbone dans les forêts tropicales.

« En septembre 2023, nos échanges et partages avec madame la Ministre d’Etat en charge de l’Environnement et développement durable sur les progrès réalisés dans la facilitation du droit foncier coutumier et intégration du consentement libre préalable et éclairé dans la conservation du Bassin du Congo. C’est pourquoi, durant ces 3 jours, nous allons réfléchir sur les enjeux liés au marché carbone dans le Bassin du Congo. Les pays présents vont certainement partager leurs expériences sur les approches et les bonnes pratiques pour capitaliser les acquis de la conservation en faveur des communautés locales et peuples autochtones, » a indiqué le Coordinateur Régional du Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (REPALEAC), Joseph Itongwa.   

Le Coordonnateur du REPALEAC a insisté sur le fait que souvent les peuples autochtones et communautés locales ne comprennent pas ces initiatives de conservation et de marché carbone motivées par les exploitations climatiques qui rendent leur participation vulnérable. A en croire quelques PA interrogés à ce sujet, le manque de compréhension de cette thématique est souvent dû au fait que les communautés locales soient trop peu représentées dans les assises.

« Le nombre des autochtones qui prennent part à ces assises compte énormément. Mais, souvent le nombre des peuples autochtones est minime. Les salles sont souvent remplies par les décideurs. Nous espérons que les autres s’ajoutent au fur et à mesure que nous avançons car la participation est faible. Nous attendons de ces assises des résolutions, des engagements et des décisions concrètes en rapport avec la conservation communautaire. » a confié Monirhe Prescillia, Chargée de Programmes à l’Alliance Nationale d’Appui et de Promotion des Aires Protégées (ANAPAC).

D’où l’idée de décentraliser lesdites assises au niveau de la base afin que les communautés aient à proposer des solutions sur tous les enjeux du changement climatique en tant que gardiens incontournables des forêts, dans l’esprit de l’une des recommandations du premier forum avait des résolutions telles que : intégrer les questions des droits de ces peuples dans le cadre de la conservation de la biodiversité en vue des solutions climatiques et créer un dialogue sous-régional au niveau des pays du Bassin du Congo.

Sarah MANGAZA

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