Le rapport Planète vivante 2024 alerte le monde sur le déclin énorme des espèces au cours des cinquante dernières années. Les principales menaces sont à base de l’érosion de la biodiversité, notamment la dégradation et la perte d’habitat, la surexploitation et le changement climatique. L’Afrique a, au cours de cette période, perdu 76% de sa biodiversité. Cette 15ème édition du rapport biannuel, a été publiée ce mardi 09 octobre.
Le rapport Planète vivante analyse les tendances mondiales de la biodiversité et l’état de la planète. Il s’appuie sur l’Indice Planète Vivante, qui suit l’évolution des populations d’espèces sur une période de 50 ans pour mieux comprendre l’ampleur des changements environnementaux. Le document met en avant l’urgence d’agir pour préserver la faune et les écosystèmes, notamment en Afrique, où la situation est particulièrement préoccupante.
« Les crises interdépendantes de la perte de biodiversité et du changement climatique poussent la faune et les écosystèmes africains à leurs limites, avec des points de bascule mondiaux menaçant de déstabiliser des écosystèmes entiers », a indiqué Martin Kabaluapa, directeur régional pour le Bassin du Congo au WWF.
La perte d’espèces emblématiques comme les éléphants ou les gorilles pourrait avoir des répercussions bien au-delà du continent africain. Le déclin global des populations de vertébrés, qui s’élève à 73 %, témoigne de l’ampleur de la crise mondiale de la biodiversité, enseigne ce rapport.
« Nous devons réaliser que la conservation à elle seule ne suffit pas pour inverser la tendance, et qu’il nous faut un changement systémique. Les solutions basées sur la nature à travers l’Afrique sont cruciales pour faire face aux crises interconnectées de la perte de biodiversité et du changement climatique », a indiqué Alice Ruhweza, directrice globale pour l’influence et l’engagement politiques au WWF.
Ces solutions incluent la reforestation, la restauration des zones humides et les projets d’agroforesterie. Ces initiatives, en plus de protéger la biodiversité, contribuent à la création d’emplois, à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à la résilience climatique.
Le rapport soutient que les efforts de conservation peuvent faire la différence. C’est le cas du paysage du Grand Virunga partagé par la RDC, le Rwanda et l’Ouganda dont les efforts de conservation ont fait augmenter de 3 %, le taux de population de gorilles de montagne entre 2010 et 2016, grâce à des projets de conservation réussis.
Alfredo Prince NTUMBA