Rights and Resources Initiative (RRI) a invité les bailleurs de fonds à investir davantage dans le bassin du Congo, l’un des poumons verts de la planète. Cette région connue pour son importante biodiversité et son rôle dans la lutte contre le changement climatique requiert une attention particulière et un accroissement de financements susceptible d’aider à protéger ses terres, sa biodiversité, et ses populations. Ce message a été lancé au cours d’un évènement organisé ce mardi 24 septembre, à New York, en marge de la semaine du climat.
« L’objectif était de démontrer que le bassin du Congo est l’une des sous-régions très importantes dans l’atteinte de l’objectif 30×30. C’est la zone la plus forestière après l’Amazonie. Elle est donc très stratégique. On voulait montrer que les peuples autochtones jouent un rôle crucial dans la conservation de la nature, et ce rôle doit être soutenu par les bailleurs. Mais, aussi montrer aux bailleurs qu’il y a beaucoup de potentialités dans le bassin du Congo. Il faut qu’ils investissent davantage », a indiqué Solange Bandiaky, coordonnatrice de RRI.
Le bassin du Congo a besoin de plus de financements pour soutenir la reconnaissance des droits des peuples autochtones et des communautés locales, particulièrement des femmes. Au cours de cet évènement parallèle, plusieurs bailleurs de fonds ont été touchés par le travail que mène RRI sur le terrain, surtout dans la sécurisation des terres des peuples autochtones et des communautés locales, et la préservation de la biodiversité.
« Fournir plus de financements dans le bassin du Congo est crucial au regard du rôle que joue ses forêts. Nous sommes fiers de travailler avec le REPALEAC, la RRI et d’autres organisations pour sécuriser les terres et les droits de communautés locales et des peuples autochtones », s’est félicité Christian Samper, directeur général du Bezos Fund.
Au cours de cette soirée, le film “Bombanza, nouvel espoir”, réalisé par Environews RDC avec le financement de la RRI a été projeté à la grande satisfaction des participants. Ce film documentaire met en lumière le travail de sécurisation des terres de communautés locales et des peuples autochtones du secteur de Bokatola, Territoire d’Ingende dans la province de l’Équateur (RDC).
« C’était une expérience très intéressante de voir comment la sécurisation des terres a ramené l’amour entre les peuples bantous et les peuples autochtones pygmées. Aujourd’hui, les deux communautés vivent en harmonie et en cohésion. Il est donc important que cette initiative soit répliquée dans d’autres territoires et provinces de la RDC », a renseigné Alfredo Prince Ntumba, réalisateur de ce film.
Depuis la nuit de temps, les communautés de Bokatola sont souvent victimes d’accaparement de terres notamment par les exploitants forestiers et les agroalimentaires, sans leur consentement. Une situation qui maintient les peuples autochtones pygmées dans une précarité sans précédent.
« Ce documentaire montre les réalités du terrain. Et démontre en même temps que quand les communautés ont des droits reconnus, cela contribue à soutenir leurs moyens de subsistance, contribuer à développer l’économie locale et à la préservation de la nature », a déclaré Solange Bandianky.
Pour les leaders autochtones pygmées, la sécurisation des terres de ces communautés se présente aujourd’hui comme une véritable opportunité de préserver l’Homme, la forêt et sa biodiversité.
« Nous souhaitons que les financements de bailleurs soient renforcés directement vers les communautés des pays du bassin du Congo. Aujourd’hui nous recherchons tous l’impact. Il est donc possible de l’avoir si les financements vont directement vers les bénéficiaires », a plaidé Joseph Itongwa, coordonnateur du REPALEC.
Depuis New York, Alfredo Prince NTUMBA